L’Etat aurait annoncé la suppression de la subvention des écoles catholiques à la fin de cette année 2024. Face à cette situation, les évêques du Mali menacent de suspendre les activités pédagogiques de toutes les écoles catholiques du Diocèse de Sikasso subventionnées à partir du 1er octobre 2024 au 31 août 2025, si l’Etat supprimait sa subvention. En outre, ils annoncent le licenciement de l’ensemble du personnel enseignant des écoles catholiques subventionnées pour motif économique à compter du 31 octobre 2024.
L’information a été annoncée par le Diocèse de Sikasso dans un communiqué rendu public le 30 juillet 2024. En effet, depuis 1972, l’Église a signé une convention avec l’État qui a alloué à l’Église une subvention de 80% de la masse salariale. Ce qui a permis aux enseignants de l’enseignement catholique de bénéficier du même traitement salarial que leurs homologues du public. Selon le Directeur de l’enseignement Catholique de Sikasso, l’Etat a annoncé la suppression de cette subvention à la fin de l’année 2024.
C’est dans ces conditions que le communiqué indique que les évêques du Mali, lors de leur session extraordinaire tenue les 10 et 11 juillet 2024 ont décidé de suspendre les activités pédagogiques de toutes les écoles catholiques subventionnées pendant la période allant du 1er octobre 2024 au 31 août 2025, si la suppression de la subvention est effective. La note précise que la reprise des activités pédagogiques pourrait intervenir à la rentrée scolaire 2025-2026 avec un autre système de fonctionnement. Les évêques ont également décidé de licencier l’ensemble du personnel enseignant des écoles catholiques subventionnées pour motif économique à compter du 31 octobre 2024.
Difficultés financières
Dans leur communiqué, les Diocèses, “déjà surendettés” ont fait savoir qu’ils n’ont plus les moyens de payer les charges salariales du personnel enseignant sans la subvention de l’Etat. Ils révèlent que depuis quelques années, “des retards ont été accusés par l’État dans le versement de ladite subvention engendrant des difficultés financières aiguës qui ont entraîné une crise financière sans précédent dans les diocèses avec des répercussions sur le bon fonctionnement des structures éducatives”. Ils notent les retards des allocations familiales, la fermeture des droits AMO de certains enseignants, les retards dans le traitement salarial.
Depuis cette annonce, le comité syndical du Diocèse de Sikasso a affirmé au micro de nos confrères de Studio Tamani, avoir tapé à la porte du Premier ministre et du ministre de l’Education afin de trouver une solution. En attendant, le secrétaire général du syndicat demande à tous les partenaires de l’école de s’impliquer davantage pour une issue heureuse.
Il faut rappeler que la première école catholique a été créée à Kita le 15 mai 1889 par les Pères du Saint-Esprit. Depuis 135 ans, l’Église est aux côtés du gouvernement dans le domaine de l’Éducation des enfants.
Adama Tembely/Malikonews.com