Dans une déclaration officielle, relayée par APA news, le ministre des affaires étrangère ukrainien a catégoriquement réfuté les accusations de soutien impliquant son pays dans la fourniture de drones aux rebelles du Cadre stratégique permanent – CSP au nord du Mali. Plusieurs médias avaient révélé que les combattants de ce groupe rebelle utilisent des drones pour lutter contre l’armée malienne et ses partenaires avec l’appui discret de Kiev. Pour sa part, l’Ukraine dénonce des “spéculations sans fondement”.
En effet, en juillet dernier des violents combats ont opposé l’armée aux groupes armées du Cadre stratégique permanent dans la localité de Tinzawatène située à 234 km de la ville de Kidal. Selon plusieurs sources, les rebelles du CSP ont mené des frappes de drones pour la première fois lors de cette bataille. Dans la foulée, Andriy Yusov, le porte-parole du service de renseignement militaire ukrainien reconnaissait, “à demi-mot”, que sa structure collaborait avec les rebelles maliens du CSP. Des propos confirmés ensuite par l’ambassadeur de l’Ukraine à Dakar. Depuis, Bamako a annoncé la rupture “immédiate” de ses relations diplomatiques avec Kiev.
Quelques semaines plus tard, plusieurs médias ont confirmé la présence des drones fournis par l’Ukraine dans le nord comme l’atteste cette Une “les drones ukrainiens éclaircissent l’horizon des rebelles” (journal Le Monde du 10 octobre). Ces articles de presse donnent même des détails sur l’utilisation faite de ces drones par les rebelles du CSP.
Démenti de Kiev
C’est suite à ces informations que le gouvernement ukrainien a réfuté lundi 14 octobre toute implication dans la fourniture de drones aux groupes rebelles maliens. Il a également rejeté les informations selon lesquelles des armes fournies par ses alliés pour faire face à la Russie seraient détournées vers des zones de conflit en Afrique précisément au Sahel. Kiev a aussi affirmé que depuis le début de la guerre contre la Russie, l’Ukraine a mis en place un système de surveillance “rigoureux” pour le contrôle des armes livrées par ses partenaires occidentaux.
Selon le ministère des Affaires étrangères ukrainien, aucune preuve d’usage détourné des armes fournies à l’Ukraine n’a été détectée. Pourtant le Mali et le Niger, ont accusé Kiev de jouer un rôle actif dans l’introduction d’équipements militaires au Sahel, provoquant la rupture diplomatique entre ces deux de l’Alliance des Etats du Sahel et l’Ukraine.
Cependant, malgré ces ruptures diplomatiques, l’Ukraine a réaffirmé son engagement à maintenir des relations pacifiques et mutuellement avec tous les États africains. Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a insisté sur le fait que Kiev respecte les principes de “non-intervention dans les affaires intérieures des pays africains » et soutient leur “souveraineté ainsi que leur intégrité territoriale dans les frontières reconnues internationalement”.
Dans leur déclaration, les autorités ukrainiennes ont exhorté les gouvernements maliens et nigériens à ne pas céder aux “narratifs de propagande russes”. Elles estiment que ces accusations font partie d’une “campagne de désinformation” qui vise à discréditer l’Ukraine et à justifier “l’agression militaire de la Russie”.
Par ailleurs, l’Ukraine a annoncé entreprendre toutes les mesures politiques et diplomatiques nécessaires pour défendre son “honneur et ses intérêts légitimes” face à ce qu’elle appelle des “allégations infondées”.
Adama Tembely/Malikonews.com