Le patron du département des mines, Amadou Keita, a dressé dans un point de presse, ce 28 février, un tableau des sociétés minières en difficulté. Il a notamment évoqué le cas de celle de Tabakoto, dans le cercle de Kéniéba, plongée dans une crise financière importante depuis 2022. Le ministre Keita a rassuré que cette rencontre avec la presse était d’informer l’opinion sur les actions entreprises par les autorités pour accompagner cette société minière à faire face à ses obligations.
Les travailleurs de la mine d’or de Tabakoto, située à 360 km à l’ouest de Bamako, avaient plusieurs fois procédé à des arrêts de travail face à certaines irrégularités au sein de la société, ils avaient décrété une grève de cinq jours le 31 juillet 2023. En effet, les travailleurs de cette société minière protestaient contre les retards de paiement de leurs salaires et le paiement partiel des indemnités de licenciement de leurs collègues.
Par ailleurs, cette société minière située à quelques pas de Kéniéba et de la frontière sénégalaise, est aux prises avec de graves difficultés financières et une dette de plus de 33 milliards de francs CFA. En avril 2022, la mine avait mis 60% de son personnel en chômage technique afin de réorganiser l’opération minière.
Point de presse de M. Keita
En outre, dans son point de communication avec la presse, l’actuel ministre des mines, Amadou Keita, s’est plus appesanti sur le cas de la mine de Tabakoto.
Concernant la situation de cette société minière, le ministre a présenté un historique des actions entreprises soldées par plusieurs rencontres avec la direction de la mine d’or de Tabakoto afin d’examiner les propositions de plans de sortie de crise soumises par la société.
« Ces plans ont été jugés peu à même de relever les défis présentés par la situation des travailleurs et les créances fiscales. Une mission de techniciens de haut niveau séjourne depuis le 27 février à Tabakoto en vue de recenser les difficultés et éventuellement aider à trouver les solutions » a indiqué le ministre Keita.
Avant de noter la gravité de la situation et sa compréhension par les autorités, « le département ne s’est pas du tout détourné de ces problèmes depuis août 2023. Il suit une procédure dictée par les textes. Il nous faut travailler pour résoudre les problèmes dans l’intérêt des travailleurs, du Mali et aussi de la société minière.»
Le chef du département des mines a également invité la société minière au respect de toutes ses obligations suivant la convention qu’elle a signée et les textes en vigueur au Mali avant de dire que « notre souci c’est d’accompagner les sociétés minières tout en étant exigeants et inflexibles sur les textes juridiques ».
En prélude de son exposé, le ministre des mines a fait des rappels qui ont mis en perspective un contexte général du secteur dans lequel évoluent 15 grandes entreprises minières.
« Ces mines connaissent des fortunes diverses avec parfois certaines qui vivent une véritable crise structurelle. Malgré cette situation, ces mines ont contribué à produire, en 2023, 66,538 tonnes d’or. Ce qui est un record depuis de longues années dans notre pays » a-t-il indiqué.
Mohamed Camara / ©️ Malikonews.com
