Mali : le conseil de sécurité des nations-unies prône le respect de l’accord de paix d’Alger

Mali : le conseil de sécurité des nations-unies prône le respect de l’accord de paix d’Alger. Photo : AFP/VNA/CVN

Dans une note publiée ce 6 janvier, le conseil de sécurité a estimé le caractère « central » de l’accord d’Alger au Mali pour garantir la paix et la stabilité. Il a notamment appelé les différents protagonistes à s’engager pour sa mise en œuvre. Alors que le chef de la transition malienne a opté dans ses vœux du nouvel an pour une appropriation nationale du processus de paix dans le pays, en évoquant un dialogue inter-malien. Certaines voix se lèvent déjà en effet à Bamako pour demander instamment aux autorités de « dénoncer l’accord de paix et de réconciliation », notamment le M5-RFP.   

Les membres du Conseil de sécurité ont pris note de la clôture de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et ont rappelé leur soutien « à la souveraineté, à l’unité, à l’intégrité territoriale et à l’indépendance du Mali ».

Dans cette note écrite, les quinze ont salué les efforts « significatifs déployés depuis 2013 par la direction et le personnel de la MINUSMA pour mettre en œuvre le mandat de la mission dans des circonstances très difficiles », et ont rendu hommage au peuple malien « pour sa résilience et les efforts qu’il a déployé » dans ce contexte.

Selon le conseil, « l’accord de 2015 pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, demeure central.” Pour autant, les Quinze ont exhorté « toutes les parties signataires à reprendre le dialogue et à s’engager dans la mise en œuvre de l’accord pour assurer la paix et la stabilité au Mali ». Alors que dans son discours du nouvel an, le président de la transition, le Colonel Assimi Goita avait prôné un dialogue inter-malien pour « éliminer les racines des conflits communautaire et intercommunautaire ». Il avait pourtant précisé dans son allocution télévisée que cette décision du dialogue inter malien avait déjà été partagée avec les différents acteurs nationaux et internationaux concernés.

La dénonciation de l’accord de paix au Mali

En opposition à cette décision de dialogue inter-malien, les groupes armés Touareg, en conflit avec Bamako, ont rejeté la proposition de dialogue inter-malien, ce 2 janvier. Selon le porte-parole du CSP-PSD, « pour nous, c’est le synonyme du rejet de l’accord de paix, c’est une manière de déclarer sa caducité. Il y avait un accord qui était signé par toutes les parties, avec une médiation internationale. Nous ne voyons pas comment remplacer cet accord par un processus dit inter-malien. »

En outre, le comité stratégique du M5-RFP a demandé aux autorités maliennes de dénoncer « l’accord de paix et de réconciliation […] issu du processus d’Alger », dans un communiqué publié ce vendredi 5 janvier. Selon les leaders de ce mouvement, malgré « les concessions faites et les efforts consentis », l’accord n’a pu « apporter ni la paix, ni la réconciliation encore moins la stabilité dans notre pays ».

Le M5-RFP estime que l’accord a montré « toutes ses limites », et indique qu’il appartient au « peuple malien, de se libérer d’un tel fardeau et d’envisager d’autres pistes pour réaliser l’union nationale qui devrait parachever l’unité territoriale […] ».

La coalition politique apporte ainsi son soutien et son encouragement aux initiatives de dialogue inter-malien, et propose « l’abandon pur et simple de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali ».

Pour sa part, le Collectif pour la défense des militaires, une organisation de la société civile qui soutient les autorités de la transition, estime que certains groupes armés signataires de l’accord ne prendront pas part au dialogue inter-malien. Cas notamment de la Coordination des mouvements de l’Azawad – CMA.

« La CMA n’a pas voulu déposer les armes depuis la signature de l’accord d’Alger en 2015. Jusqu’en 2023, la coalition des mouvements de l’Azawad a continué à attaquer nos forces armées de défense et de sécurité. Vous avez vu ce qui s’est passé lors de la remise des emprises de la Minusma telles que Ber, Tessalit, Aguelhok et tout récemment Kidal. Dire que la CMA veut l’unicité du Mali, c’est une erreur qu’il ne faudrait pas commettre. Elle ne peut donc pas prendre part à ce dialogue inter-malien », indique-t-il.    

 

Mohamed Camara / Malikonews.com

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