Mali: le CNT adopte l’abrogation de la charte des partis

Mali: le CNT adopte l'abrogation de la charte des partis.© CNT

Le Conseil national de la transition au Mali a adopté lundi un projet de loi supprimant la charte des partis politiques, qui craignent par ce biais leur dissolution.

Cette charte fixe le cadre moral et juridique des partis, ainsi que leur fonctionnement, leur formation, leur création et leur mode de financement. Son abrogation doit être promulguée par le président de la transition, le général Assimi Goïta, pour entrer en vigueur.

Une concertation nationale organisée les 28 et 29 avril par le gouvernement avait préconisé la dissolution des partis et le durcissement de leur création.

Cette rencontre a également proposé la proclamation sans élection cette année du général Assimi Goïta, comme président pour un mandat de cinq ans renouvelable.

Le gouvernement a déjà suspendu la semaine dernière les activités des partis politiques et des associations, invoquant une « raison d’ordre public », une décision alors « catégoriquement » rejetée par une coalition de partis d’opposition comme une restriction supplémentaire à toute expression divergente.

Le texte supprimant la charte des partis a été voté lundi à 130 voix pour et deux abstentions par le Conseil national de transition (CNT).

Fin avril, le gouvernement avait adopté l’abrogation de cette loi d’août 2005 encadrant le fonctionnement des partis politiques, une décision interprétée par des juristes comme une étape vers leur dissolution.

« L’abrogation de cette loi ne met pas en cause l’existence des formations politiques », avait expliqué le même jour le directeur général de l’administration du territoire, Abdou Salam Diepkile, sur la chaîne publique ORTM.

Selon lui, cette décision s’inscrit dans une volonté d' »arrêter la prolifération des partis politiques » dans le pays.
Des milliers de manifestants se sont mobilisés dans les rues de Bamako début mai à l’appel d’une coalition de partis contre cette dissolution annoncée et pour un « retour rapide à l’ordre constitutionnel ».

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