Le chroniqueur Ras Bath a été condamné, en appel à 18 mois d’emprisonnement dont neuf mois avec sursis pour « simulation d’infraction », ce 11 mars à Bamako. Doublement mis sous mandat de dépôt en mars 2023, il avait déjà purgé sa peine, sauf que la cour d’appel le maintient en détention. Son avocat a décrié « une violation flagrante des lois ».
« Il a été condamné aujourd’hui à 18 mois de prison, dont neuf fermes et neuf avec sursis. Comme il a déjà purgé une année de sa peine, il devrait être libéré à l’issue de ce délibéré contre l’infraction qui pèse contre lui et contre laquelle nous avons toujours plaidé non coupable », a indiqué l’un de ses avocats.
Selon Me Mohamed Ali Bathily, qui déplore cette décision, « on veut juste le maintenir en prison pour ne pas l’innocenter et vu qu’il a passé une année en détention sans trouver des preuves probantes pour l’incriminer ».
« Nous respectons beaucoup les juges mais nous estimons aussi qu’il est temps de respecter les lois de la république dans ce pays. Ce n’est pas moi qui ai écrit ces lois-là, il est temps de faire une lecture sérieuse de nos lois. Durant tous les procès, nous avons repoussé les charges qui pesaient contre lui avec des arguments convaincants », a estimé, l’avocat, qui s’est également insurgé contre la condamnation malgré « le fait que nous avons constamment plaidé non-coupable durant tous les procès ».
L’avocat et les nombreux soutiens de ce leader d’opinion, incarcéré depuis mars 2023 et détenu dans la prison centrale de Koulikoro, à une quarantaine kilomètre de la capitale, ont dénoncé « une violation flagrante des lois » du pays, qui a aujourd’hui « plus de 60 ans, mais nos lois sont violées de façon flagrante. Nous sommes aujourd’hui confus dans ce pays sur le respect des lois. Elles sont au-dessus de nous tous», a affirmé maître Bathily.
Un feuilleton politico-judiciaire
Après une audition sur le fonds tenue sur le dossier du chroniqueur, le 29 janvier à la Cour d’appel de Bamako, le délibéré initialement prévu pour ce 5 mars, a finalement eu lieu ce lundi. Le célèbre chroniqueur, connu pour ses prises de positions politiques, et déjà sous mandat de dépôt depuis une année, a comparu devant le juge, une fois de plus, où il a été condamné pour 18 mois de prison dont neuf mois avec sursis ‘’pour simulation d’infraction’’
En principe, il devrait normalement recouvrer sa liberté, ce 11 mars, puisqu’il avait déjà épuisé les neuf mois de condamnation ferme en prison sur les 18 mois, ordonnés par la justice. Mais, il a un peu moins de chance de rentrer chez lui puisqu’il y a un second dossier contre lui. En effet, le chroniqueur est également inculpé pour «offense au chef de l’Etat, atteinte au crédit de l’État, association de malfaiteurs » et un mandat de dépôt est décerné contre lui depuis l’année dernière.
Pour rappel, le 11 mars 2023, Ras Bath avait affirmé lors de la troisième conférence nationale du parti ASMA-CFP, que l’ancien chef du gouvernement du régime de Ibrahim Boubacar Keita, Soumeylou Boubèye Maïga, avait été assassiné. Une déclaration qui lui vaudra une interpellation du procureur de la République de la Commune IV, le 13 mars 2023. Ensuite, il sera placé sous mandat de dépôt pour « simulation d’infraction ».
Mohamed Camara / Malikonews.com
