A la suite de la série de dissolutions de partis politiques et d’organisations de la société civile par les autorités, notamment, « Kaoural renouveau » et la CMAS, toutes deux membres de la coalition politique, « l’appel du 20 février », s’opposant aux actions de la transition, qui évoque son « refus de cautionner toute violation des libertés d’expression et d’association », dans un communiqué publié le 07 mars. Pour sa part, la commission nationale des droits de l’homme – CNDH, a rappelé les responsabilités de l’État sur la protection des citoyens, et sur la garantie des libertés fondamentales, par voie publique datant du 05 mars.
Dans les communiqués respectifs des conseils des ministres du 28 février et du 06 mars, le ministre de l’administration territoriale, le Colonel Abdoulaye Maiga, a informé le conseil, des dissolutions de l’association « Kaoural renouveau » et de la « Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko » (CMAS). Le chef du département de l’administration territoriale a justifié la dissolution de cette dernière du fait qu’elle « n’a jamais déposé ses rapports d’activités, ni informé l’administration des changements et modifications intervenus en son sein », ce qui est contraire à ses obligations. Et estimé que « le parrain de la CMAS s’adonne clairement à des activités subversives susceptibles de troubler l’ordre public, notamment à travers ses récentes visites à l’extérieur et ses rencontres officielles avec des personnalités de puissances étrangères sur des questions d’intérêt national sans l’autorisation des autorités du Mali ».
Pour le cas de l’association « Kaoural renouveau », M. Maiga, avait justifié, sa dissolution par les sorties médiatiques du président de l’association, qui aurait tenu « des propos diffamatoires et subversifs à l’encontre des autorités de la transition, sans aucune déclaration de condamnation de ses membres »
Réaction de « l’appel du 20 février »
En opposition à ces décisions de dissolution, la plateforme politique « l’appel du 20 février », a dénoncé de son côté, ce 07 mars, des « violations des libertés d’expression et d’association et invite les autorités de la transition au respect des droits de l’homme consacrés dans notre Constitution et dans les Conventions internationales ratifiées par notre pays. »
La coalition politique en opposition aux actions de la transition, a encouragé « les responsables desdites organisations à soumettre des recours auprès des juridictions compétentes aux fins d’annulation de ces décisions qui constituent une entrave aux libertés d’expression et d’association et surtout au droit de veille dévolu aux organisations de la société civile par l’article 40 de la nouvelle Constitution. »
Par ailleurs, de son côté, la commission nationale des droits de l’homme, a rappelé, dans son communiqué datant du 05 mars, « les responsabilités de l’État sur la protection des citoyens, et sur la garantie des libertés fondamentales comme la liberté d’association, conformément à la réglementation, en tout temps, en tout lieu et en toute circonstance ». L’organisation de la défense des droits humains, a attiré l’attention sur le fait que « l’exercice des droits civiques et politiques ci-dessus évoqués constitue l’essence d’un Etat démocratique respectueux des droits de l’Homme », et a invité « les populations, les hommes de médias et les utilisateurs de réseaux sociaux à éviter tout propos incitatif à la haine et à la violence ».
La CNDH a recommandé, « aux autorités de persévérer dans la quête de la concorde sociale et d’une paix durable. »
Mohamed Camara / ©️ Malikonews.com