Mali : l’ancien premier ministre, Moussa Mara dresse des recommandations face à la situation économique difficile du pays

L’ancien premier ministre, Moussa Mara dresse des recommandations face à la situation économique difficile du pays. © M. Mara

Face à la situation économique difficile du pays, l’ancien chef du gouvernement et cadre de Yelema (changement), Moussa Mara a fait un état des lieux, tout en formulant des recommandations. Dans une publication intitulée “communiqué sur la situation économique du Mali”, publié ce 03 mai, M. Mara a surtout exhorté les autorités à poursuivre les relations avec les institutions financières. 

Le fonds monétaire international vient d’octroyer, en avril, un appui d’urgence de plus de 72 milliards de francs CFA au Mali. Faisant suite à un prêt d’environ 36 milliards de la Banque mondiale. Ces sommes sont distinctement destinées à faire face aux besoins humanitaires et énergétiques des populations du pays. L’ancien premier ministre Mara, s’est notamment réjoui de cette « intervention étrangère qui soulagera les peines d’une partie de nos compatriotes. Je salue l’action des autorités de la transition pour avoir solliciter ces soutiens et continuer à poursuivre nos relations avec les institutions financières internationales »

Pourtant, d’après lui, des inquiétudes structurelles demeurent, et pour cela il a dressé un tableau des défis. « Le défi de la fourniture de l’électricité qui ralentit l’économie du pays au point de lui faire perdre au moins 0,5% du PIB soit un minimum de 60 milliards de FCFA en 2024. Le défi de nos dépenses de fonctionnement qui dépassent déjà nos recettes fiscales : par exemple la somme des dépenses de salaire, de défense et de sécurité et les remboursements de dettes consomment presqu’entièrement nos ressources propres, dans ces conditions on ne peut financer de manière appropriée ni l’éducation, ni la santé et encore moins les infrastructures qui sont indispensables au développement du pays »  

Le président d’honneur de Yelema, a également fait part des déficits publics dépassant « les normes de gestion de l’UEMOA d’au moins 120 milliards, nous devons les réduire alors qu’ils s’accroissent » Avant de préciser que le résultat de « cette situation financière difficile est le recours à l’endettement dans des conditions difficiles, ce qui accroît les charges, les déficits et les difficultés et nous rapproche chaque jour de la faillite ». Ainsi que « l’absence de perspectives politiques constitue un facteur bloquant pour toute relance économique au Mali. Dans le contexte actuel, il sera difficile que les acteurs économiques maliens investissent dans leur pays, ne sachant pas de quoi demain sera fait. A fortiori les investisseurs extérieurs ! »

Des recommandations à gogo  

Par ailleurs, celui qui est expert-comptable de formation ne s’est pas  limité qu’à évoquer les défis face à cette situation, il en a profité pour également donner des pistes de solutions aux autorités de la transition.

Pour lui, « il est impératif que face à ces périls, nos autorités engagent sans délai des mesures appropriées ». Ainsi, il recommande de « faire preuve de la plus grande transparence sur la situation économique et financière de l’Etat et du pays, seule condition permettant de convaincre nos compatriotes à participer aux efforts pour sortir des difficultés ».

Il a surtout insisté pour « obtenir un approvisionnement régulier en électricité en recourant à la seule solution disponible et durable, l’achat d’énergie en provenance de la Côte d’Ivoire et inscrire le pays dans la trajectoire d’accès aux énergies renouvelables rentables en préservant l’environnement et en renforçant la coopération avec tous nos voisins dans le cadre du marché ouest africain de l’énergie en cours de construction ».

Dans ses recommandations, M. Mara a notamment exhorté d’engager « un plan crédible de réduction du train de vie de l’Etat et de rationalisation des dépenses comportant la révision à la baisse des avantages de toutes les autorités politiques et de tous les responsables publics » Avant de souligner la mise en place des « conditions d’un retour consensuel à l’ordre constitutionnel après des concertations sérieuses et inclusives avec les acteurs politiques »

Le candidat désigné de Yelema à la prochaine élection présidentielle a également parlé de renforcement des relations avec « la communauté financière internationale mais également les partenaires bilatéraux disponibles pour obtenir des concours financiers substantiels et à des conditions concessionnelles permettant au pays de : faire face aux arriérés vis-à-vis des acteurs économiques intérieurs (fournisseurs de l’Etat, écoles privées…) et aux difficultés de paiement de certains acteurs comme les cotonculteurs, restructurer son endettement et accroître ses marges de manœuvre financières, engager des mesures d’accroissement des ressources propres seules à même de soutenir durablement ses politiques de développement »

Mohamed Camara /©️ Malikonews.com

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