Mali : “La transition est menacée, nous devons la sauver”, alerte l’ancien premier ministre Moussa Mara.

Moussa Mara
L'ancien Premier ministre Moussa Mara, lors de sa conférence de presse du dimanche 7 janvier. Crédit photo Facebook M. Mara

Dans un diagnostic “sans complaisance’’, l’ancien premier ministre, Moussa Mara a dressé un tableau sombre de la situation sociopolitique du pays. Pour préserver l’espoir suscité par le régime transitoire, il en appelle à l’union autour des autorités pour sauver la transition. L’appel a été lancé depuis le quartier général de campagne du parti yelema dont il est désigné candidat pour la prochaine élection présidentielle. C’était en marge d’une conférence de presse animée ce dimanche 7 janvier.   

Nous devons sauver la transition, sauver l’espoir qu’a suscité la transition’’ tel est l’appel lancé par Moussa Mara. Dans un échange avec la presse, l’ancien premier ministre a alerté sur les dangers qui guettent la réussite de la transition mais, il a, aussi, proposé des voies et des pistes de solutions qui permettraient de “faire face aux gros nuages qui planent au-dessus de la transition et du Mali’’. Pour le leader politique qui a exercé des responsabilités importantes, la situation n’est pas facile et elle menace la transition.

Moussa Mara estime que “si la situation continue à ce rythme, nous risquons de faire face à des difficultés importantes’’. Il en appelle donc aux Maliens à œuvrer pour sauver la transition, “la réussite de cette transition est la réussite du Mali. Elle conditionne la réussite des régimes qui viendront après cette transition. Nous devons tout faire pour que la transition n’échoue pas’’ s’est -il préoccupé.  Il reconnaît que les autorités actuelles ont réveillé chez les Maliens un sentiment d’attachement au Mali. Moussa Mara appelle tous à préserver cet acquis, “Nous devons tout faire pour que ce sentiment ne se transforme pas en grande déception. Si cela arrive, nous risquons d’ouvrir pour notre pays les portes du chaos, du désespoir et celles de l’enfer’’.   

Les défis de Moussa Mara

Selon le candidat du parti Yelema, aucun malien ne gagnerait à l’échec de la transition. Il pense que sa réussite passe par le traitement de 5 grands défis. En première position, il propose de travailler pour la paix au nord. A ce niveau, il en appelle au dialogue, “tout individu normalement constitué sait qu’on n’obtient pas la paix par les armes. On ne peut obtenir la paix que par le dialogue et les discussions. Les autorités doivent discuter avec l’ensemble des constituants de notre pays donc la CMA’’.

L’autre défi à révéler pour sauver la réussite de la transition, pour M. Mara, c’est le défi énergétique. Devant le manque de proposition, il pense que les délestages risquent de durer, ‘’Si nous continuons ainsi, nous ne sommes pas à l’abri des problèmes dans les semaines et les mois à venir’’. Il estime qu’ “il est temps de dire la vérité aux Maliens et de faire face à la situation’’.

Les difficultés économiques et financières du pays sont également une menace à la réussite de la transition, pour celui qui est expert-comptable de frormation. M. Mara, alarme sur  l’endettement de l’Etat, qui a beaucoup de difficultés à faire face à ses engagements dont “le paiement de la dette intérieure, le recours aux emprunts et les difficultés à faire des investissements’’. Il exige donc la réduction du train de vie des autorités, “il n’est pas concevable aux moments où on s’endette pour faire face à nos dépenses que nous ayons des budgets de fonctionnement qui augmentent’’, prévient le leader politique.

Comme autre défi, Moussa Mara dénonce les restrictions à la liberté d’expression. Pour lui, des Maliens ont accepté de mourir pour que l’on puisse s’exprimer librement. “Tout pouvoir, tout régime a besoin d’entendre des sons discordants, des critiques pour améliorer son fonctionnement. C’est indispensable à la démocratie et à la réussite de la transition’’, a lancé le président d’honneur du parti Yelema.

Pour terminer, l’homme politique a invité au retour à l’ordre constitutionnel qui est l’un des objectifs de la transition. “Nous demandons aux autorités de fixer un cap pour le retour à l’ordre constitutionnel’’, a conclu l’ancien premier ministre.

Adama Tembely/Malikonews.com 

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