Selon El-Ghassim Wane, 190 Casques bleus ont été tués depuis le déploiement de la mission onusienne au Mali en 2013.
La Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) a célébré, ce lundi, le 75ème anniversaire de la journée internationale des Casques bleus, dans un contexte de manifestations contre sa présence dans le pays.
Le thème choisi pour cette célébration est : « la paix commence avec moi ». Ce choix a une double signification selon les responsables onusiens. Il met en évidence « la responsabilité qui incombe à chacun et à chacune d’entre nous pour contribuer à la quête de la paix. Contribuer à la paix par nos comportements dans les gestes de la vie quotidienne. Contribuer à la paix par la compassion que nous témoignons à nos semblables. Contribuer à la paix par l’exemple que nous donnons dans nos familles, dans nos communautés et dans nos lieux de travail ».
Selon le représentant du secrétaire général de l’ONU et chef de la MINUSMA, El Ghassim Wane, 190 Casques bleus ont perdu la vie au Mali depuis 2013, du fait d’actes hostiles
« Je voudrais leur rendre un hommage appuyé et saluer leur sens du devoir. Mes pensées vont également aux centaines de Casques bleus blessés, certains handicapés à vie, dans le cours de leur déploiement au Mali », a déclaré Wane affirmant que « cette cérémonie est précisément un moment solennel de souvenir, empreint d’une forte émotion, pour ces héros ».
El-Ghassim Wane a déclaré qu’« à la date de mars 2023, 54 policiers et militaires maliens étaient déployés au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), en Centrafrique, et de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). A travers eux, le Mali apporte sa part de solidarité à d’autres pays confrontés à des défis similaires ».
Il a indiqué que « l’environnement dans lequel nous opérons aujourd’hui est aussi devenu extrêmement dangereux. Il l’est, en particulier, pour la MINUSMA du fait de l’omniprésence de la menace terroriste ».
« À cela s’ajoute, de plus en plus, le fléau de la désinformation et de la mésinformation, qui complique immensément l’exécution de notre mandat d’appui aux efforts des autorités maliennes et au peuple malien. Celui-ci met en danger la sécurité de nos Casques bleus, surtout lorsque ce fléau s’accompagne d’appels à la violence lancés par des individus sur les réseaux sociaux », a-t-il fait savoir.
Jeudi dernier, un millier de personnes se sont rassemblées au palais des sports de Bamako pour exiger le départ de la mission onusienne, a constaté le correspondant d’Anadolu présent sur place.
Le rassemblement a été initié par le mouvement de la société civile « Yèrèwolo ( hommes dignes) Debout sur les Remparts » et une trentaine d’associations.
« La MINUSMA doit partir maintenant, elle n’est plus utile pour le Mali car c’est une fabrication française. Elle est dirigée par des militaires français et alliés. Elle continue d’entretenir la guerre et la peur au Mali et de soutenir les terroristes », a déclaré Sidiki Kouyaté, porte-parole du mouvement dans un discours prononcé devant la foule.
Le 18 mai courant, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, avait déploré les trois options proposées par le secrétaire général des Nations unies concernant l’avenir de la mission onusienne lors d’une rencontre avec les ambassadeurs accrédités au Mali. Il s’agit d’une augmentation des effectifs des Casques bleus, une reconfiguration à effectifs constants et une transition vers une « mission politique » sans Casques bleus. Pour le Chef de la diplomatie malienne, « aucune des options ne répond aux attentes du Mali qui sont principalement d’ordre sécuritaire».
En savoir plus sur https://www.aa.com.tr/fr/afrique/mali-la-minusma-c%C3%A9l%C3%A8bre-la-journ%C3%A9e-des-casques-bleus-sur-fond-de-contestation/2909596