La commission de rédaction de l’avant-projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale poursuit ses consultations avec les forces vives de la nation. Elle a rencontré au cours de la semaine les partis politiques et associations à caractère politique et les organisations syndicales. Le président de ladite commission a fait savoir dans les colonnes du quotidien national l’Essor que l’initiative a permis de discuter des préoccupations qui assaillent le pays, dans sa quête de sécurité et de paix.
Après les autorités coutumières et religieuses, l’équipe chargée de la rédaction de l’avant-projet de charte pour la paix et la réconciliation s’est entretenue avec les acteurs politiques et les membres des comités syndicaux. Chaque partie a exprimé ses appréhensions lors de ces différentes rencontres. D’entrée de jeu, le président de la commission, Ousmane Issoufi Maiga a planté le décor, “l’organisation de ces rencontres répond à l’exigence d’inclusivité. Tous les Maliens doivent se sentir concernés par la charte nationale et doivent apporter leurs contributions à son élaboration”.
L’ancien premier ministre estime que les partis politiques sont en réalité les plus concernés par l’élaboration d’un tel document et que les syndicats étaient à l’avant-garde des combats pour l’éveil de conscience des peuples africains et leur lutte pour leur souveraineté nationale. Selon lui, le Mali s’est engagé dans une vaste entreprise de refondation et la charte nationale doit y contribuer fortement. Il a jugé que les propositions et les suggestions des partis politiques seront essentielles à la production de cette charte dont l’objectif est la paix, la réconciliation, la cohésion sociale et le vivre-ensemble au Mali.
Libération des “détenus politiques, un premier acte de la paix”.
Les hommes politiques qui y ont pris part n’ont pas manqué de poser des questions et faire des suggestions. Certains d’entre eux ont appelé les autorités à poser un premier acte dans le sens de la paix et de la réconciliation en libérant leurs camarades politiques détenus ou tous ceux qui le sont pour leurs opinions.
Pour Djiguiba Keita du parti pour la renaissance nationale – Parena, la paix et la réconciliation nationale riment aujourd’hui avec la libération des 11 responsables politiques détenus. L’ancien ministre, imam Oumarou Diarra s’est demandé si on peut décréter la paix ? Selon lui, ce qui se passe sur le terrain et les initiatives prises à Bamako pour ramener la paix sont diamétralement opposés.
“La voix des syndicats compte pour la paix et la réconciliation”.
Face aux syndicalistes, Ousmane Issoufi Maïga, s’est dit convaincu qu’aucune action efficace et durable ne peut se concevoir et se réaliser sans les syndicats, “facteurs de progrès et de stabilité sociale”. “En tant que guides des forces productives, les syndicats doivent prendre toute leur place dans l’élaboration du document qui servira de référence à tous les programmes et projets de développement”, a expliqué celui qui est surnommé Pinochet. Pour lui, la commission entend profiter de l’expertise et de l’expérience du monde syndical pour proposer au colonel Assimi Goïta le document de nouveau contrat social de la nation malienne.
Quant aux syndicalistes, ils se sont engagés à ne pas rester en marge de cette initiative. “Nous donnerons notre point de vue”, a déclaré le secrétaire général adjoint de l’union nationale des travailleurs du Mali – UNTM, Hamadoun Bah
A noter qu’au cours de ces différentes rencontres, un questionnaire sur la paix, la sécurité, la réconciliation nationale, la cohésion sociale et le vivre-ensemble a été remis aux participants. Les réponses font servir de d’orientations à la commission.
Adama Tembely/Malikonews.com