Mali : la coalition des groupes armés indépendantistes change de nom et d’objectifs

La coalition des groupes armés indépendantistes change de nom et d’objectifs. © DR

Le cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement – CSP-PSD, devient désormais le cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad- CSP-PDA. Son leader proclamé est le patron du mouvement national pour la libération de l’Azawad – MNLA, Bilal Ag Acherif. Ce changement de nom, selon la coalition, correspond aussi à la redéfinition de ses objectifs.  

Selon le récit d’un média international, réunis dans un lieu tenu secret, pour des raisons de sécurité, les chefs des groupes séparatistes ont décidé de dissoudre la coordination des mouvements de l’Azawad et la plateforme ainsi que le cadre qui les unifiait. « Une sorte de mise en conformité avec le contexte actuel : le nouveau CSP-PDA rassemble sous sa bannière tous les groupes armés du nord en guerre contre l’Etat malien », a réagi un responsable du mouvement sur un média international.

Selon Mohamed El Maouloud Ould Ramadane, porte-parole de la nouvelle coalition indépendantiste « notre principal objectif, c’est la défense du peuple de l’Azawad contre l’armée malienne » et ses instructeurs russes.

« Ces criminels qui appliquent la politique de la terre brûlée contre nos communautés, qui ne font pas la différence entre la population, les mouvements…Ils tirent sur tout ce qui bouge, et la première victime, ce sont les populations de l’Azawad », a-t-il poursuivi.

Le porte-parole de la nouvelle coalition des groupes armés hostile à Bamako, n’a pas clairement évoqué tous les objectifs du CSP-PDA, notamment la revendication de l’indépendance de l’Azawad, qui avait été abandonnée avec la signature de l’accord d’Alger en 2015.

La reprise des hostilités

Le CSP-PSD créé en 2021, regroupait en son sein les groupes armés indépendantistes de la coordination des mouvements de l’Azawad- CMA et les groupes armés pro-gouvernementaux. A cette époque, on parlait encore de concorde, et les regards étaient rivés sur l’application intégrale de l’accord d’Alger signé en 2015, avec le gouvernement.

De ce jour à maintenant, les choses ont évolué, surtout durant les deux derniers trimestres de l’année 2023, le départ de la mission onusienne, dont la rétrocession de certaines de ses emprises avait été marquée par des accrochages entre l’armée malienne et les rebelles du CSP-PSD, notamment à Kidal et à Aguelhok. En novembre 2023, l’armée malienne signe son retour, après dix ans, à Kidal, le bastion des rebelles. Ainsi, l’accord a été enterré et certaines organisations de la coalition ont repris les armes contre les forces armées du Mali, avant d’être défaites lors de la reprise de Kidal. D’autres groupes armés ont, par ailleurs, rallié les autorités, et participent activement au dialogue inter-malien pour la paix et la réconciliation, qui est censé remplacer l’accord d’Alger.

Dialoguer avec les groupes armés

Par ailleurs, dans cette lancée de d’unir tous les filles et fils du Mali, autour de ce dialogue, ce mardi 23 avril, les membres du comité de pilotage du dialogue inter-malien, ont rencontré, l’ancien premier ministre et candidat désigné du parti Yelema à l’élection présidentielle, Moussa Mara.

Au cours des discussions, M. Mara a pointé du doigt, selon lui, trois faiblesses majeures dans le processus de dialogue, notamment « l’exclusion des principaux acteurs de l’insécurité dans le pays d’une part, et des acteurs politiques d’autre part ».

Également, lors de la rencontre du président du comité de pilotage du dialogue avec les leaders des partis politiques, ce 04 mars, certains participants avaient recommandé d’élargir le dialogue aux chefs terroristes comme lyad Ag Ghali, Amadou Koufa, et aux groupes armés qui ont rejeté cette concertation endogène, au nom du pardon et de la justice sociale.

 « Il est important de parler à tous les maliens sans exclusive. Parler aux dirigeants de la Katiba de Macina, notamment l’imam Amadou Koufa, pour ce qui concerne le nord, il paraît important que vous imaginez ce qui peut être fait pour établir de passerelle avec Iyad Ag Ali et son groupe », avait ainsi réagi l’ancien chef de la diplomatie du président IBK, et patron du Parti pour la renaissance nationale (Parena), Tiébilé Dramé. Avant d’indiquer que « dans cette même dynamique, les personnalités du nord comme Mohamed Ag Intalla, comme Ahmada Ag Bibi, comme Alghabass Ag Intalla, comme Anounou Ould Hely, comme Ibrahim Ould Handa, toutes ces personnalités-là doivent faire partie du programme du dialogue inter-malien pour panser les plaies »

 Mohamed Camara / ©️ Malikonews.com

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