Mali : des partis politiques saisissent la cour suprême aux fins d’annulation de la suspension des activités politiques

Vue de l'immeuble abribant la cour supreme. DR

La coalition des partis politiques, regroupements de partis et organisations de la société civile a annoncé avoir saisi la cour suprême pour demander l’annulation du décret portant suspension des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations. Dans son communiqué du lundi 22 avril, la coalition confirme que le recours a été déposé par l’intermédiaire d’un pool d’avocats constitué pour la cause.

On semble s’engager vers une guerre sans merci entre la coalition des partis politiques signataires de la déclaration du 31 mars et les autorités de la transition. Après la suspension de leurs activités, les partis saisissent la plus haute juridiction du pays ‘’à l’effet d’annuler le décret qu’elles jugent tyrannique et liberticide du 10 avril 2024, portant suspension des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations’’. Le recours déposé auprès de la Cour suprême, par ‘’l’entremise d’un pool d’avocats constitué pour la cause’’, veut la restauration des activités des parties et associations à caractère politique.

‘’Des actions qui menacent la stabilité’’

Deux jours auparavant, la coalition avait manifesté son désaccord suite à la dissolution par les autorités de la ‘’coordination des organisations de l’Appel du 20 Février 2023 pour sauver le Mali’’ une organisation membre de la coalition. Elle tire à boulets rouges sur les autorités actuelles. Les signataires de la déclaration commune du 31 mars ‘’rappellent que cette dissolution ainsi que les restrictions imposées aux libertés publiques confirment, si besoin en était, la dérive autoritaire des autorités en place. Toute chose qui rappelle les périodes les plus sombres de l’histoire de notre pays’’.

Ils estiment donc que ‘’ces actions menacent également la stabilité, la paix et la cohésion sociale’’. ‘’Face aux récentes violations des droits civiques par les autorités en place, les partis condamnent et rejettent fermement et sans équivoque cette décision arbitraire et sans fondement juridique’’, ont-ils déclaré. Selon la coalition de la quarantaine de partis et associations de la société civile, ‘’la dissolution arbitraire de partis politiques et d’associations civiles représente une atteinte grave aux fondements démocratiques et constitutionnels de notre nation que ce même gouvernement s’est engagé à respecter’’.

Les exigences des partis politiques

La coalition des partis politiques ‘’exige’’ des autorités en place, ‘’au vu de leur incapacité à trouver des solutions aux besoins les plus pressants de nos concitoyens, de s’engager avec les forces vives de la nation sur les seules missions prioritaires qui vaillent’’. Elle ‘’exige’’ également le ‘’rétablissement immédiat de toutes les libertés civiques suspendues’’.

Dans sa déclaration, la coalition ‘’invite’’ les autorités à ‘’engager un dialogue constructif, sincère avec toutes les forces vives du pays, et à œuvrer pour le retour à l’ordre constitutionnel par la tenue de l’élection présidentielle libre, transparente et équitable dans les meilleurs délais’’.

Les partis se félicitent du boycott du dialogue inter-Maliens

La coalition des signataires de la déclaration du 31 mars a exprimé sa ‘’profonde gratitude et ses sincères remerciements’’ à ses militants, ‘’suite au constat du respect du mot d’ordre relatif à la non-participation au dialogue inter-maliens initié par les Autorités en place’’. Pour elle, ‘’ce dialogue qui était censé être un cadre fédérateur de toutes les forces vives de la Nation, afin d’identifier les sources des crises qui secouent le pays, de prévenir et gérer les conflits en valorisant des mécanismes de gestion endogène, s’est révélé être un piège politique, au regard de son déroulement, de ses conclusions et du contexte d’exclusion créé en amont, à dessein’’.

Adama Tembely/©️ Malikonews.com 

Auteur/Autrice

Également :

Autres articles