Mali : des décrets renforcent la part de l’État dans les mines

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Mali : des décrets renforcent la part de l’État dans les mines. © DR

Le Conseil des ministres du 19 septembre 2025 a adopté plusieurs décrets relatifs au secteur minier. Ils concernent le renouvellement de permis de recherche et l’approbation de conventions d’établissement avec des sociétés actives dans l’or et le lithium, dans un contexte où la production aurifère a reculé en 2024 et où le pays mise sur ses gisements de lithium.

Le permis de recherche d’or attribué à Roscan Gold Mali, couvrant 56,8 km² dans le cercle de Kéniéba après fusion de deux titres initiaux, a été renouvelé pour la deuxième fois. Un troisième avenant a été approuvé à la convention d’établissement de Fekola S.A., filiale de B2Gold, pour la mine de Médinandi à Kayes. Cet avenant transforme la participation de l’État en une part non diluable et non contributive aux investissements et prévoit une augmentation des revenus fiscaux. En 2024, la mine de Fekola a produit 392 946 onces d’or, soit près de 12,2 tonnes, contribuant à une production industrielle nationale tombée à 51 tonnes contre 66,5 tonnes en 2023.

Le Conseil a aussi validé de nouvelles conventions pour la phase d’exploitation avec Lithium du Mali à Torakoro, SEMOS à Sadiola, Les Mines de Lithium de Bougouni à Foulaboula et SOMISY à Syama. La mine de Sadiola a produit environ 6,5 tonnes d’or en 2024, tandis que les réserves prouvées et probables de Syama dépassent 7 millions d’onces, soit plus de 200 tonnes. La mine de Goulamina, inaugurée en décembre 2024 avec l’appui de Ganfeng Lithium, doit produire environ 500 000 tonnes de concentré de spodumène par an. L’État malien détient 35 % du capital et table sur des recettes annuelles comprises entre 110 et 115 milliards de francs CFA. Ses réserves sont évaluées à 7,14 millions de tonnes d’équivalent carbonate de lithium.

Selon le ministère des Mines, les recettes minières de l’État ont atteint 835,1 milliards de francs CFA en 2024, soit une hausse de 52,5 % par rapport à 2023, malgré le recul de la production aurifère. Le secteur minier a généré environ 15 000 emplois directs dans l’or industriel et plus de 200 000 emplois indirects dans l’artisanat. En comparaison, le Ghana a produit environ 130 tonnes d’or en 2024, confirmant sa première place en Afrique de l’Ouest, tandis que le Mali, malgré sa baisse de rendement, reste l’un des principaux producteurs du continent.

Avec Apanews

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