La communauté musulmane de Tombouctou est en deuil après l’annonce du décès, ce mercredi 10 décembre, de l’imam Abdramane Ben Essayouti, grand imam de la prestigieuse mosquée de Djingareiber, l’un des monuments emblématiques de la cité des 333 saints. La disparition de cette figure spirituelle respectée a suscité une vive émotion dans la ville et au-delà.
Héritier d’une longue lignée de savants et de guides religieux, l’imam Abdramane Ben Essayouti était reconnu pour sa profonde érudition, son sens du dialogue et son attachement à la préservation du patrimoine islamique de Tombouctou. Sous son autorité religieuse, la mosquée de Djingareiber (inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO) demeurait un centre de rayonnement culturel et spirituel.
Connu pour ses prêches empreints de tolérance et de sagesse, il jouait un rôle majeur dans la cohésion sociale de la ville, souvent sollicitée pour résoudre des différends communautaires ou guider les fidèles dans des périodes de crise. Ses interventions, respectueuses des traditions tout en étant tournées vers l’avenir, faisaient de lui une voix écoutée bien au-delà des frontières régionales.
Les habitants de Tombouctou ont afflué vers la grande mosquée pour lui rendre un dernier hommage, témoignant de l’affection et de la reconnaissance qu’il inspirait. Plusieurs personnalités religieuses, coutumières et civiles ont salué « un érudit humble », « un pilier de la communauté » et « un gardien vigilant de la mémoire historique de Tombouctou ».
La disparition de l’imam Abdramane Ben Essayouti laisse un vide profond, tant sur le plan spirituel que communautaire. Son empreinte, elle, restera gravée dans l’histoire de la ville et dans le cœur de ceux qui ont bénéficié de son enseignement et de sa bienveillance.
