Mali – 3 mai 2025 : Une marche, un refus, une prise de conscience

Photomontage des logos de partis politiques maliens. © DR

Ce samedi 3 mai 2025, les partis politiques ont tenté de mobiliser la rue à travers une marche supposée défendre la démocratie et s’opposer à la dissolution de leurs structures. Mais l’événement a tourné court, révélant une fracture profonde entre les élites politiques et la réalité du peuple malien.

Un appel sans écho d’une classe politique déconnectée

L’appel à la mobilisation lancé par les partis politiques n’a pas rencontré l’adhésion espérée. Cette désaffection ne résulte pas d’un manque de volonté, mais plutôt d’un rejet flagrant des Maliens à l’égard de formations politiques jugées déconnectées de leurs préoccupations quotidiennes.

Les dirigeants politiques maliens, qu’ils soient issus des élites économiques ou des couches populaires, partagent une caractéristique commune : un détachement avéré des préoccupations du peuple. Les premiers, souvent nantis, vivent dans le confort, avec des familles résidant à l’étranger, tandis que les seconds semblent aspirer à remplacer ces élites sans véritablement comprendre les besoins fondamentaux de la population. Tous nourrissent une soif insatiable de pouvoir et d’enrichissement personnel, au mépris des souffrances des Maliens.

Une démocratie confisquée 

Depuis plus de 30 ans, le Mali s’est engagé sur la voie de la démocratie. Mais cette expérience démocratique a été marquée par des promesses non tenues, des détournements de fonds et une gestion calamiteuse des affaires publiques. Les partis politiques, au lieu de servir le peuple, ont souvent été des instruments de pouvoirs personnels, contribuant au déclin progressif du pays.

Depuis plus de 30 ans, ils ont monopolisé la scène politique, parlant de démocratie tout en l’utilisant pour leur profit. Des familles se sont enrichies, des carrières se sont bâties, pendant que les conditions de vie des Maliens se détérioraient. Ils se sont partagé le pouvoir, les postes, les marchés, sans jamais rendre compte au peuple. Pire encore, ils ont appelé les jeunes à prendre tous les risques, à descendre dans la rue, pendant que leurs propres enfants étudiaient tranquillement à l’étranger, en sécurité.

Une jeunesse sacrifiée et manipulée 

Une fois de plus, les dirigeants politiques appellent la jeunesse à se mobiliser pour défendre des causes qui leur sont étrangères, tandis qu’eux-mêmes et leurs enfants restent confortablement à l’abri. Ce double discours est perçu comme une trahison par une jeunesse qui se sent abandonnée et sacrifiée au profit d’ambitions purement personnelles. Plus révélateur encore, ils n’ont même pas daigné répondre à leur propre appel. Leur absence à cette marche qu’ils avaient eux-mêmes initiée révèle l’étendue de leur désengagement.

Le peuple, lui, ne s’y est pas trompé. Les Maliens ne sont plus dupes : ils ont vu clair dans ces manœuvres politiciennes, motivées non par l’amour du pays, mais par la crainte de perdre des privilèges injustement acquis.

Un peuple éveillé, prêt à reconstruire  

Le 3 mai 2025, les Maliens ont montré qu’ils ne se laissent plus duper. L’absence de foule lors de la marche est un message clair : ils rejettent une classe politique qui ne les comprend pas et ne les représente plus. Ce rejet est un appel à une refondation de la politique, basée sur des valeurs de justice, de transparence et de service au peuple.

Malgré ce constat amer, l’espoir n’est pas perdu. Le peuple malien a prouvé par son silence qu’il est prêt à se réapproprier son destin. Les autorités actuelles ont la responsabilité de répondre à ce cri de détresse en consolidant la sécurité, en préservant l’intégrité territoriale et en défendant la souveraineté du pays sur la scène internationale.

Unis, nous réussirons

Le combat pour une démocratie véritable, pour un Mali prospère et digne, continue. Il appartient à chaque citoyen, à chaque acteur politique sincère, de contribuer à cette noble cause. Car, comme nous avons pu le voir ce samedi 3 mai, l’unité du peuple est la clé de la réussite.

Manda CISSE

 

Auteur/Autrice

Également :

Autres articles