Les combats entre l’armée congolaise et le groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda, se déroulent désormais à une vingtaine de kilomètres de la capitale régionale du Nord-Kivu, qui compte un million d’habitants et au moins autant de déplacés.
Dans un communiqué, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, « appelle à la stricte observation du cessez-le-feu convenu entre les parties et la cessation immédiate de toutes les hostilités, et « exhorte intensément les parties à préserver la vie des populations civiles. »
Une demi-douzaine de cessez-le-feu et trêves ont déjà été décrétés dans la région, puis rompus. Le dernier cessez-le-feu avait été signé fin juillet.
Samedi, l’ONG Human Rights Watch (HRW) s’est inquiétée des « risques grandissants » menaçant les populations civiles dans le contexte d’avancée du M23 vers Goma, évoquant les « conséquences catastrophiques » des combats sur la situation humanitaire.
Dans son communiqué, l’UA lance également un appel « urgent » à la communauté internationale, afin de « mobiliser tous les soutiens possibles aux populations victimes des graves dommages collatéraux de cette guerre en extension. »
Samedi, l’Union européenne a exhorté le M23 à « arrêter son avancée » et à « se retirer immédiatement ».
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres s’est dit jeudi « alarmé » par le regain de violences, qui pourrait aggraver « le risque d’une guerre régionale ».
Une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité sur la RDC est prévue lundi.
De nombreux civils, qui ont souvent déjà fui plusieurs fois, ont une nouvelle fois quitté leur foyer. Selon l’ONU, 400.000 personnes ont été déplacées par les combats depuis début janvier.
Le conflit entre le M23, soutenu par 3.000 à 4.000 soldats rwandais selon l’ONU, et l’armée congolaise dure depuis plus de trois ans.
La RDC accuse le Rwanda de vouloir faire main basse sur les richesses de l’Est congolais, ce que Kigali conteste.
Avec AFP