Les résultats devraient commencer à tomber samedi dans la soirée et être annoncés officiellement dans la journée de dimanche ou lundi.
A Nouakchott la capitale, deux petites files d’électeurs se sont formées devant une école du centre-ville avant le début du vote, prévu de 07H00 GMT à 19H00 GMT, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les femmes et les hommes font la queue séparément dans cette République islamique. Puis ils cochent sur un bulletin unique le nom d’un des candidats, numérotés et illustrés d’un symbole (balance, lion, cheval, théière, bovin) avant de déposer leur vote dans une urne cadenassée. Un isoloir, un rideau vert retenu par un cordon, est situé au fond de la salle.
« Je suis venu accomplir mon devoir civique pour parachever le processus démocratique entamé il y a quelques décennies », a dit à l’AFP Mohamed Salem M’Seika, 50 ans. Un autre électeur, Kertouma Baba, 26 ans, « souhaite du progrès dans l’éducation et pour la jeunesse ».
Les observateurs estiment que M. Ghazouani a des chances de l’emporter dès le premier tour. S’il y a un deuxième tour, il aura lieu le 14 juillet.
La campagne s’est globalement déroulée dans le calme.
Le président sortant se présente comme le garant de la stabilité de ce pays qui n’a plus connu d’attaque sur son sol depuis 2011 alors qu’elles abondent au Mali proche et au Sahel.
Depuis le début de la campagne qui l’a vu sillonner toutes les régions du pays, le chef de l’Etat promet « une victoire éclatante dès le premier tour ».
Son effigie, barrée du slogan « le choix sûr », s’affiche partout à Nouakchott et dans tout le pays, et contraste avec les moyens déployés par les autres candidats. Les tentes où les militants se retrouvent pour faire campagne de manière festive sont presque toutes dressées à son honneur.
M. Ghazouani a fait de l’aide aux plus démunis et à la jeunesse ses chantiers prioritaires. En Mauritanie, les moins de 35 ans qui représentent plus de 70% de la population, partent de plus en plus vers l’Europe ou les Etats-Unis, poussés par l’espoir d’avoir une vie meilleure.
– « élection unilatérale » –
Après un premier mandat entravé par l’épidémie de Covid-19 et les conséquences de la guerre en Ukraine, M. Ghazouani espère réformer davantage au cours d’un second mandat grâce à des perspectives économiques favorables.
Sur la période 2024-2026, la croissance devrait être de 4,9% en moyenne (3,1% par habitant), grâce au lancement de la production de gaz au second semestre 2024, estime la Banque mondiale. L’inflation est passée d’un pic de 9,5% en 2022 à 5% en 2023, et devrait continuer à diminuer pour atteindre 2,5% en 2024.
Les deux principaux concurrents du président sont le militant des droits humains Biram Dah Abeid, deuxième des deux dernières présidentielles, et le président du parti islamiste Tewassoul, Hamadi Ould Sidi El Mokhtar, première force d’opposition à l’Assemblée nationale.
Les deux prônent un changement radical, « la fin de la gabegie et de la corruption », et une profonde réforme de l’éducation et de la justice.
Ils mettent aussi en garde contre des fraudes après avoir dénoncé une « élection unilatérale » et accusé la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de « ne rien faire pour en assurer le bon déroulement ».
L’opposition avait déjà fortement contesté les législatives remportées par le pouvoir il y a un an.
Peu d’observateurs internationaux ont fait le déplacement en Mauritanie. L’Union africaine a envoyé 27 observateurs de court terme. L’Union européenne n’a pas déployé de mission, mais trois experts électoraux.
Le gouvernement mauritanien a mis en place un Observatoire national chargé de surveiller l’élection, que l’opposition dénonce comme un instrument de manipulation du scrutin.
Avec AFP