Les marchés financiers s’inquiètent de la dette américaine, tensions sur les taux d’intérêt

Les marchés financiers s'inquiètent de la dette américaine. © DR

Les marchés financiers s’inquiètent jeudi de l’impact potentiel du projet de loi budgétaire de Donald Trump sur le déficit public dans la première économie mondiale, ce qui a fait se tendre fortement les rendements obligataires américains dans la nuit.

On observe « un regain de tensions autour des déséquilibres budgétaires aux États-Unis », relève John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.

Les rendements obligataires de l’emprunt américain sur trente ans atteignaient vers 07H00 GMT 5,09%, après une flambée dans la nuit de mercredi à jeudi, alors qu’ils évoluaient autour de 5% auparavant. Ces niveaux n’avaient pas été atteints depuis 2023.

Le taux d’intérêt de référence sur dix ans atteignait, lui, 4,58%, au plus haut depuis février.

Les Bourses pâtissaient de la situation: les actions sont traditionnellement moins recherchées lorsque les emprunts d’Etat, valeurs considérées comme plus sûres, sont rendus davantage attractifs par la hausse de leur rendement.

En Europe, dans les premiers échanges, vers 7H10 GMT, Paris perdait ainsi 0,48%, Francfort 0,45% et Londres 0,48%. Milan cédait 0,55%.

En Asie, Hong Kong perdait 1,12% et Shanghai 0,22% dans les derniers échanges. Tokyo a chuté de 0,84%.

Wall Street a terminé mercredi en forte baisse: Dow Jones -1,91%, Nasdaq -1,41%, S&P 500 -1,61%.

Le « mégaprojet » budgétaire de Donald Trump, actuellement débattu au Congrès, doit permettre au président de concrétiser certaines promesses phares de sa campagne, en premier lieu la prolongation des gigantesques crédits d’impôt de son premier mandat.

Mais le texte inquiète les investisseurs: selon différents analystes indépendants, il pourrait en effet accroître le déficit de l’Etat fédéral de 2.000 milliards à 4.000 milliards de dollars sur la prochaine décennie.

Problème: « il n’y a pas en face des baisses de dépenses suffisantes pour éviter un gonflement de la dette », explique Christopher Dembik, conseiller en investissement pour Pictet AM.

« Les investisseurs commencent donc à se demander si la dette américaine, qui ne cesse de croître, est vraiment viable », abonde Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.

D’autant que le président de la chambre basse du Congrès, l’élu républicain Mike Johnson, pousse pour adopter dès que possible cette loi. Il a prévu un vote à 04H30 locale (08H30 GMT), en pleine nuit à Washington.

Côté change, le dollar restait toutefois stable dans ce contexte, à 1,1319 dollar pour un euro (-0,09%).

Le bitcoin au dessus des 111.000 dollars, l’or en hausse

Le bitcoin, la plus capitalisée des cryptomonnaies, a battu un nouveau record jeudi, à près de 111.878 dollars, pour la première fois au dessus des 111.000 dollars, poussée par un vent d’optimisme aux États-Unis autour de la réglementation du secteur.

La veille, il avait déjà atteint un nouveau sommet, pour la première fois depuis le 20 janvier, jour de l’investiture de Donald Trump, après être redescendu un temps faute de mesure concrète sur les cryptomonnaies durant les premiers mois du second mandat du président américain.

Vers 7H10 GMT, le bitcoin atteignait 110.483,78 dollars.

L’incertitude et les tensions géopolitiques renforcent par ailleurs l’attrait de l’or pour les investisseurs.

L’once évoluait en hausse de 0,35% à 3.326 dollars.

Côté pétrole, les cours perdaient du terrain, plombés par la hausse surprise des stocks de brut aux Etats-Unis, alors qu’ils avaient été soutenus en début de séance par les craintes d’une attaque israélienne sur des installations nucléaires iraniennes.

Le baril de WTI américain perdait 1,57% à 60,60 dollars et celui de Brent de la mer du Nord baissait de 1,57% à 63,86 dollars.

Easyjet creuse ses pertes

La compagnie aérienne britannique Easyjet cédait vers 7H10 GMT 4,89% à 5,37 livres sterling, après avoir présenté ses résultats du premier semestre jeudi. Le groupe a fait état d’une perte nette de 297 millions de livres (352 millions d’euros) sur le semestre, qui se creuse de près de 15% par rapport à l’an passé, le deuxième trimestre ayant été marqué par un calendrier défavorable à Pâques et des baisses de prix.

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