Le gouvernement des États-Unis a annoncé, via une note en date du vendredi 10 octobre, sur la page de son ambassade à Bamako, la mise en œuvre d’un programme pilote de caution de visa visant les ressortissants maliens. Ainsi, à partir du 23 octobre 2025, les citoyens maliens souhaitant obtenir un visa de type B-1/B-2, destiné aux voyages d’affaires ou de tourisme, devront verser une caution pouvant aller jusqu’à 10 000 dollars américains (plus de 5 millions de FCFA), en plus des procédures classiques de demande de visa.
Ce programme, initié par le Département d’État américain, en coordination avec le Département du Trésor et le celui de la Sécurité intérieure, s’inscrit dans un effort renforcé de lutte contre les dépassements de séjour et de protection des frontières. Il s’agit d’un mécanisme dissuasif destiné à inciter les visiteurs à respecter les conditions de leur visa.
Une mesure ciblée aux implications majeures
Les autorités américaines justifient cette mesure par plusieurs facteurs, notamment les taux élevés de dépassement de séjour, les insuffisances dans les mécanismes de contrôle ou encore des préoccupations liées à la sécurité nationale. Des considérations de politique étrangère peuvent également influencer l’inclusion d’un pays dans le programme.
Selon les termes du programme, les agents consulaires américains peuvent imposer une caution de 5 000 ou 10 000 dollars, selon l’évaluation du profil du demandeur lors de l’entretien de visa. Cette mesure s’applique à tous les détenteurs de passeports maliens, peu importe le pays dans lequel la demande est déposée.
Les candidats concernés devront également remplir le formulaire I-352 du Département de la Sécurité intérieure et effectuer le paiement de la caution via la plateforme en ligne Pay.gov du Trésor américain. La caution est théoriquement remboursable si le voyageur respecte les termes de son visa, notamment en quittant le territoire américain à la date prévue.
Une réévaluation continue du dispositif
Le Département d’État précise que la liste des pays participants à ce programme pilote pourra être mise à jour à tout moment, en fonction de l’évolution des données migratoires et des politiques de sécurité. Cette approche s’inscrit dans une réévaluation continue des procédures de contrôle des visas à l’échelle mondiale, afin de s’assurer qu’elles répondent aux standards de sécurité les plus élevés.
Inquiétudes et réactions attendues
Si le gouvernement américain insiste sur le caractère temporaire et expérimental du dispositif, cette mesure risque de susciter des réactions vives au Mali, tant du côté des autorités que de la société civile. Les critiques pourraient porter sur la nature discriminatoire de cette exigence, son impact économique dissuasif pour de nombreux Maliens, et les conséquences potentielles sur les relations bilatérales entre les deux pays.
Les autorités maliennes n’ont pour l’heure pas encore réagi à cette décision.
Il reste à voir si d’autres pays seront prochainement intégrés dans ce programme et si les résultats attendus en matière de régulation des flux migratoires seront au rendez-vous.
MalikoNews
