Les économies africaines « constamment exposées » à des crises, selon l’ONU

Les économies africaines "constamment exposées" à des crises, selon l'ONU. © DR

Les économies africaines sont « constamment exposées » à de multiples crises, politiques, climatiques, ou énergétiques qui perturbent la contribution du continent au commerce mondial, a estimé la Cnuced, un organe de l’ONU, dans un rapport publié lundi.

« Avec environ 16% de la population mondiale vivant en Afrique, ses volumes d’échanges sont proportionnellement faibles, représentant moins de 2,9% du commerce mondial en 2022 », indique l’ONU Commerce et développement.

En outre, le continent a peu de partenaires commerciaux. Les cinq principaux – la Chine, l’Union européenne, l’Inde, l’Afrique du Sud et les États-Unis – représentent « plus de 50% de toutes ses importations et exportations », a-t-elle ajouté.

La Cnuced explique ces données notamment par les instabilités politiques, créées par des coups d’Etat ou des conflits. Entre 2020 et 2023, des militaires ont pris le pouvoir par la force en Afrique de l’Ouest, précisément au Mali, en Guinée, au Burkina Faso et au Niger.

Ces trois derniers pays sont en plus confrontés aux violences meurtrières des groupes jihadistes.

Par ailleurs, « en 2023, près de la moitié des pays africains dépendaient du pétrole, du gaz ou des minéraux pour plus de 60% de leurs recettes d’exportations », a affirmé la Cnuced, ils sont alors « vulnérables aux évolutions brutales des marchés ».

« Ces caractéristiques de dépendance aux ressources naturelles (…) peuvent créer un équilibre de croissance lente, de faible commerce et de mauvaise gouvernance », estime-t-elle.

En raison du changement climatique « les phénomènes météorologiques extrêmes et la dégradation de l’environnement menacent la sécurité alimentaire, les moyens de subsistance et la stabilité économique », poursuit la Cnuced, précisant que 110 millions de personnes ont été victimes d’aléas climatiques sur le continent en 2022.

Autre obstacle, les cadres juridiques parfois flous, considérés comme un frein aux investissements des entrepreneurs.

L’agence onusienne encourage ainsi la diversification économique et le développement du commerce entre les pays africains.

Elle cite la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), officiellement entrée en vigueur en 2021, mais encore loin de ses objectifs de créer une seule grande zone commerciale en supprimant la quasi totalité des droits de douane en 5 à 10 ans.

La Cnuced note quelques obstacles, notamment les « lacunes » des infrastructures logistiques de certains pays.

Avec AFP

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