Interrogés par l’AFP, les ministères français des Armées et des Affaires étrangères et l’Élysée n’ont pas répondu. Pas plus que les autorités tchadiennes.
Selon l’accord qui lie les deux pays, la France a en théorie six mois pour désengager le millier de soldats et le matériel qui étaient postés au Tchad. Paris avait l’intention d’aller vite.
Le 10 décembre, l’armée avait déjà fait partir deux Mirage, après plus de soixante ans de coopération militaire. Ces avions de combat constituaient un appui aérien qui s’est avéré primordial à plusieurs reprises pour stopper des rebelles cherchant à s’emparer du pouvoir.
L’état-major français avait alors indiqué que « les modalités du désengagement » des autres capacités militaires françaises faisaient « l’objet de coordination avec les autorités tchadiennes ».
Un retrait total d’ici à la fin janvier semble compliqué pour des raisons logistiques et techniques, selon une source gouvernementale.
Paris déployait jusque-là près de 1.000 personnels militaires sur trois emprises au Tchad – dont une majorité sur le camp Kossei.
La décision de N’Djamena avait été annoncée quelques heures après la fin d’une visite du ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot au Tchad.
Tant la forme – un communiqué publié sur la page Facebook du ministre des Affaires étrangères tchadien – que le moment choisi a été vu comme un affront pour la diplomatie française, prise de court.
« Le peuple tchadien aspire à un avenir où la souveraineté nationale est pleinement respectée », a justifié le ministre des Affaires étrangères tchadien.
De son côté, le président Mahamat Deby Itno avait indiqué que cette rupture ne constituait « en aucun cas un rejet de la coopération internationale ni une remise en question de nos relations diplomatiques avec la France ».
Avec AFP