Le gouvernement sénégalais s’est dit « indigné » des traitements subis par ses ressortissants migrants en Mauritanie voisine, où une campagne visant les candidats à l’émigration fait des remous, selon un rapport parlementaire consulté mardi par l’AFP.
Le Sénégal, qui partage sa frontière au nord avec la Mauritanie, compte une importante communauté dans ce pays ouest-africain majoritairement désertique, situé sur la côte atlantique et point de départ vers l’Europe, par la mer, de nombreux migrants.
Depuis plusieurs jours, des ONG dénoncent une vaste campagne, selon elles, d’arrestations et de refoulements de personnes migrantes en situation irrégulière dans ce pays. Nouakchott évoque des actes de « routine » visant à régulariser leur situation et à lutter contre les réseaux de trafic de migrants.
Des propos de la ministre sénégalaise des Affaires étrangères Yacine Fall faisant part d’une « indignation » du gouvernement sénégalais sont contenus dans le rapport parlementaire.
« La Mauritanie est actuellement confrontée à la pression de la migration irrégulière liée à la crise dans la sous-région. Les autorités sénégalaises ont exprimé leur indignation face aux traitements subis par les personnes arrêtées et rapatriées de manière involontaire par la Mauritanie », dit ce texte.
« Les autorités sénégalaises ont entamé des discussions au sujet de nos ressortissants et insisté sur le respect de leurs droits », selon la même source.
Le rapport a été lu par un député, Abdou Khadre Sonko, en présence de la ministre des Affaires étrangères, lors du vote d’un texte sur l’assistance aux personnes migrantes et le transfèrement mutuel de condamnés entre Dakar et Rabat.
Un député sénégalais Guy Marius Sagna a réclamé lundi la création d’une mission d’information parlementaire sur « la situation de nos compatriotes sénégalais, des citoyens de la Cedeao, des ressortissants africains et des migrants », à la suite de témoignages de violences contre eux en Mauritanie.
« J’entends parler de violations des droits humains et de campagne xénophobe contre les ressortissants sénégalais, maliens, ivoiriens et d’autres pays africains. Les informations de détention et d’expulsion inhumaines me parviennent tous les jours depuis un moment », a écrit dans une publication sur les réseaux sociaux M. Sagna, député du pouvoir et qui siège au Parlement des Etats ouest-africains.