Le Ghana a annoncé avoir déployé son armée dans la ville de Bawku, près de la frontière avec le Burkina Faso, après le meurtre de trois élèves par des hommes armés ce week-end.
L’attaque, survenue samedi soir, a ravivé les craintes d’une escalade de la violence dans cette ville du nord, longtemps marquée par un conflit portant sur la chefferie traditionnelle et menacée par la propagation des conflits jihadistes dans la région du Sahel.
« Le gouvernement du Ghana renforce son approche, passant du maintien de la paix à l’imposition de la paix à Bawku et dans d’autres zones affectées en raison de l’escalade récente de la violence, qui pourrait compromettre le processus de consolidation de la paix », a déclaré dimanche le ministre de la Communication et porte-parole présidentiel Felix Kwakye Ofosu dans un communiqué.
Ce communiqué intervient après des informations selon lesquels trois élèves ont été tués dans ce que les habitants décrivent comme une embuscade près d’une école.
Une opération était en cours pour sécuriser les établissements éducatifs de la région, tandis qu’un couvre-feu de 14h00 (1400 GMT) à 6h00 est imposé dans la ville et les zones environnantes.
La ville de Bawku est secouée par un conflit vieux de plusieurs décennies sur le groupe ethnique ayant le droit d’occuper le siège de la chefferie de Bawku, un conflit impliquant principalement les groupes ethniques Mamprusi et Kusasi.
En 2023, le Ghana avait déjà envoyé 1.000 soldats et policiers supplémentaires à Bawku pour renforcer la sécurité après que des hommes armés ont tué un agent d’immigration et blessé deux autres près de la frontière avec le Burkina Faso. Dans ce dernier pays, les violences islamistes ont déplacé des millions de personnes et suscité de nombreuses préoccupations sécuritaires transfrontalières pour le Ghana.
Ces derniers mois, l’armée a intensifié les patrouilles le long de la frontière nord pour prévenir de possibles débordements des conflits sahéliens.
Avec AFP