Le FMI reconnaît les efforts du Sénégal, qui veut demander un « programme d’aide »

Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko. Photo : Primature du Sénégal

Le Fonds monétaire international (FMI) a reconnu mardi les efforts du gouvernement sénégalais en termes de transparence quant à l’état des finances publiques du pays d’Afrique de l’ouest qui prévoit de demander prochainement l’appui de l’institution basée à Washington.

La mission du FMI au Sénégal était très attendue alors que l’institution avait suspendu ses décaissements pour avoir, selon elle, des réponses et des engagements de la part des nouvelles autorités.

Le responsable de l’équipe du FMI, Edward Gemayel, a souligné « la volonté des autorités sénégalaises d’avancer sur la transparence budgétaire », ajoutant dans un communiqué avoir eu l’occasion d’échanger sur « les mesures correctives visant à renforcer la transparence, s’assurer de rapports fiables relatifs à l’exécution budgétaire et pour préserver la soutenabilité budgétaire ».

A l’issue de la visite de la mission sur place, le FMI a également présenté au Sénégal une série de préconisations afin de renforcer le contrôle des finances publiques du pays, avec notamment la mise en place d’une base de données centralisée sur la dette, des organismes de contrôle budgétaire ou encore une consolidation des comptes courants du Trésor.

Le Sénégal est confronté à une situation économique dégradée et préoccupante, marquée par un déficit budgétaire de 14% et un encours de la dette publique qui représente 119% du PIB. Le taux de chômage est évalué à 20% alors que la pauvreté atteint 35,7% de la population.

Début août, le Premier ministre Ousmane Sonko avait dévoilé vendredi un « plan de redressement économique et social » censé être financé à « 90% » par des ressources internes pour « souverainiser » le pays.

Mais « les autorités ont exprimé leur intention de demander un programme d’aide auprès du FMI », a fait savoir M. Gemayel, assurant que le FMI était prêt à soutenir le pays pour « mettre en place un calendrier ambitieux de réformes ».

Les nouvelles autorités affirment avoir hérité d’un lourd passif, selon elles, de l’ex-régime du président Macky Sall (2012-2024), accusé d’avoir dissimulé les vrais chiffres sur des indicateurs clés comme la dette publique et le déficit budgétaire.

Si le FMI pointe que l’économie sénégalaise a fait preuve de solidité, avec notamment une croissance de 12,1% sur un an au premier trimestre, cette dernière vient avant tout de l’ouverture de nouveaux champs d’exploitation d’hydrocarbures, le reste de l’économie ne progressant que de 3,1% sur un an durant la même période.

Avec AFP

Auteur/Autrice

Également : ,

Autres articles