Le chef de la diplomatie américaine à Paris pour des discussions sur l’Ukraine

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio. © US State Department

Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio est arrivé jeudi à Paris pour des discussions avec le président Emmanuel Macron sur le conflit en Ukraine, au moment où piétinent les pourparlers menés par Washington avec Moscou en vue d’une trêve.

Des responsables ukrainiens et allemands se trouvent également jeudi dans la capitale française.

M. Rubio sera notamment accompagné de l’émissaire spécial Steve Witkoff, interlocuteur du président russe Vladimir Poutine dans les négociations en cours sur l’Ukraine. Ils doivent rencontrer le président Emmanuel Macron. Le chef de la diplomatie américaine discutera également avec son homologue Jean-Noël Barrot.

L’annonce de cette visite a fait converger vers la capitale française le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, accompagné des ministres des Affaires étrangères Andriï Sybiga et de la Défense Roustem Oumerov.

Bras droit du président Volodymyr Zelensky, M. Iermak a affirmé avoir prévu une série de rencontres « bilatérales et multilatérales » avec les pays alliés de Kiev, en citant la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, dans un message posté sur Telegram.

« Des réunions avec des représentants des Etats-Unis, qui sont actuellement en France, sont aussi prévues », a-t-il ajouté.

Une délégation allemande composée du conseiller sécurité du gouvernement Jens Plötner et du directeur politique du ministère des Affaires étrangères Günter Sautter est également à Paris, a-t-on appris auprès de la chancellerie allemande.

Ce troisième déplacement en Europe du chef de la diplomatie américaine depuis sa prise de fonctions intervient après des mois de remous entre les Etats-Unis et leurs alliés européens, inquiets du spectaculaire rapprochement avec le Kremlin opéré par Donald Trump, qui a promis de résoudre le conflit débuté en février 2022.

Parallèlement à des pourparlers initiés par Washington, Paris et Londres ont pris la tête d’une « coalition des volontaires », composée d’une trentaine de pays alliés de l’Ukraine travaillant notamment à la création d’une « force de réassurance » destinée à garantir un éventuel cessez-le-feu et empêcher toute nouvelle attaque de la Russie.

Un contingent militaire multinational en cas de paix, souhaité par Kiev, est une ligne rouge pour Moscou.

Les négociations piétinent. Steve Witkoff a rencontré le président russe Vladimir Poutine à trois reprises, la dernière fois début avril. Lundi, il a toutefois déclaré que les discussions étaient « sur le point » de permettre des avancées.

– « Contraindre » –

En Ukraine, les combats continuent. Un bombardement russe dimanche contre la ville ukrainienne de Soumy (nord-est) a tué au moins 35 civils.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, une « attaque massive de drones » russes a fait trois morts et 30 blessés, à Dnipro (est), selon le gouverneur local.

Avec le bombardement de Soumy, « Vladimir Poutine a une nouvelle fois démontré que sa cruauté est sans limite, qu’il n’a aucune intention de cesser le feu alors que l’Ukraine y a consenti depuis plus d’un mois et qu’il va donc falloir l’y contraindre », a estimé mercredi Jean-Noël Barrot.

Les échanges de jeudi « seront également l’occasion de discuter des droits de douane ainsi que de la situation au Proche-Orient dans une logique de désescalade dans la région », a détaillé l’Elysée.

– Nucléaire iranien –

Une source diplomatique française a indiqué à l’AFP que le dossier du nucléaire iranien pourrait également être au programme.

De rares discussions entre Téhéran et Washington sur le programme nucléaire de l’Iran se sont tenues samedi dans le sultanat d’Oman et un nouveau round est prévu le 19 avril à Rome, toujours sous la médiation d’Oman.

Négociateurs actifs d’un accord en 2015, les Européens, regroupés au sein de l’E3 (France, Allemagne, Grande-Bretagne), en sont pour l’instant tenus à l’écart, cantonnés à un rôle d’observateur.

Le temps presse pour trouver un accord alors que Téhéran n’est « pas loin » de disposer de la bombe nucléaire, a averti mercredi Rafael Grossi, le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique, dans un entretien au quotidien Le Monde.

Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent de longue date l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie.

Avec AFP

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