Le montant alloué à l’aide publique au développement a été réduit de 60 milliards d’euros dans le monde en 2025, principalement en raison du désengagement des Etats-Unis, a affirmé Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement (AFD) mercredi.
M. Rioux était auditionné par la commission des Finances de l’Assemblée nationale, à quelques jours de la quatrième Conférence des Nations unies pour le financement du développement organisé à Séville (30 juin – 3 juillet).
L’AFD est une banque publique qui met en oeuvre la politique de développement française dans le monde, notamment en matière de lutte contre la pauvreté et les inégalités.
« On estime au total à 60 milliards de dollars la baisse de l’aide publique au développement en une seule année en 2025 par rapport à 2024 » dans le monde, a relevé M. Rioux, dans son propos introductif, pointant un contexte qui évolue de façon « brutale ».
Selon lui, « l’élément fondamental, c’est depuis le 8 février, la fermeture de l’agence d’aide américaine USAID », l’agence américaine de développement, et « 40 milliards de dollars qui disparaissent en quelques jours avec un impact évidemment très important », alors que les Etats-Unis étaient les plus actifs.
« On peut aujourd’hui être inquiet pour les pays les plus pauvres, pour les secteurs sociaux, la santé, l’éducation », a déclaré le haut fonctionnaire à la tête de l’Agence depuis neuf ans.
Outre le désengagement américain dans l’aide au développement, il a regretté un « mouvement important dans beaucoup de pays », notamment européen sauf quelques exceptions, et qui n’épargne pas l’institution financière française.
En 2025, l’AFD « a perdu 50% de ses ressources budgétaires », « un choc que peu d’agences ont connu dans l’histoire de la République », et l’AFD qui « pèse 0,2% du budget de l’Etat a contribué à hauteur de 8% à l’effort total d’ajustement du budget de l’Etat cette année », a-t-il assuré.
En 2025, la « baisse des ressources de l’Etat risque d’avoir un effet sur l’activité totale » de l’Agence « de l’ordre de 1 milliard d’euros », a-t-il estimé. Et ce « milliard, il est assez probable qu’on le perde surtout en Afrique ».
Tous secteurs confondus, l’Agence française de développement a investi 6 milliards d’euros dans les pays du continent africain en 2024.
Avec AFP