Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa a salué le soutien des États-Unis à la création de deux sièges permanents au Conseil de sécurité de l’ONU pour des pays africains dans le cadre d’une réforme hypothétique de cet organe des Nations unies. Mais, il a demandé et exigé au nom de l’Afrique, que les deux places soient accompagnées de droit de veto. Cyril Ramaphosa a estimé que refuser un droit de veto aux Africains feraient d’eux des “citoyens de seconde zone”.
“Oui pour les deux sièges à l’ONU pour l’Afrique, mais avec droit de veto. Nous demandons et exigeons de participer sérieusement au Conseil de sécurité de l’ONU”, a ainsi martelé Cyril Ramaphosa lors d’un point de presse vendredi 13 septembre. Les Etats-Unis avaient annoncé jeudi leur soutien à la création de deux sièges permanents au Conseil de sécurité de l’ONU pour des pays africains, mais sans droit de veto. Pour le chef d’Etat sud-africain, refuser à l’Afrique le droit de veto “signifie que nous devenons encore une fois des citoyens de seconde zone”.
“Le fait qu’un continent d’1,3 milliard de personnes ne soit pas représenté au Conseil de sécurité amoindrit le rôle de l’ONU”, a-t-il dit, ajoutant qu’ “il n’est pas possible que l’Afrique ait une participation de seconde zone au Conseil de sécurité de l’ONU”. Pourtant, lors d’une conférence de presse jeudi, l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, a clairement indiqué que les États-Unis ne soutenaient pas l’extension du droit de veto pour de nouveaux membres, ni son abolition pour les membres actuels. “Aucun membre permanent ne veut abandonner son droit de veto” et “nous pensons qu’étendre ce droit de veto rendrait le Conseil plus dysfonctionnel”, a-t-elle déclaré.
Le président sierra-léonais Julius Maada Bio, s’exprimant devant le Conseil de sécurité au nom de l’Afrique avait déclaré en août : “l’Afrique veut l’abolition du veto. Mais si les Etats membres veulent conserver le véto, il doit être étendu aux nouveaux membres permanents, c’est une question de justice”.
La réforme hypothétique de l’organe nécessiterait l’adoption puis la ratification de deux tiers des 193 États membres, dont les cinq membres permanents du Conseil. Le Conseil de sécurité compte 15 membres : cinq permanents (États-Unis, Royaume-Uni, France, Chine, Russie) qui détiennent un droit de veto et dix élus pour deux ans qui représentent les différentes régions géographiques, dont trois pour l’Afrique.
Rappelons que le “pacte de l’avenir” qui doit être adopté le 22 septembre prochain par les 193 Etats membres de l’ONU se penche sur cette question. Le dernier projet de texte, encore susceptible d’être modifié, s’engage sans calendrier à une réforme du Conseil en “traitant l’Afrique comme un dossier spécial”.
Adama Tembely/Malikonews.com