La reconnaissance d’un État palestinien est « un devoir moral » et « une exigence politique », dit Macron

La reconnaissance d'un État palestinien est "un devoir moral" et "une exigence politique", dit Macron. © DR

Le président français Emmanuel Macron a déclaré vendredi que la reconnaissance d’un Etat palestinien n’était « pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique », tout en énumérant plusieurs conditions pour franchir le pas, avant une conférence à l’ONU sur le sujet à laquelle il participera le 18 juin.

Lors d’une conférence de presse à Singapour, il a aussi affirmé que les Européens devaient « durcir la position collective » contre Israël, « s’il n’y a pas une réponse qui est à la hauteur de la situation humanitaire qui est apportée dans les prochaines heures et les prochains jours » dans la bande de Gaza.

Dans ce cas, l’Union européenne devra « appliquer » ses « règles », « c’est-à-dire mettre un terme à des processus qui supposent le respect des droits de l’Homme, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, et appliquer des sanctions », a-t-il estimé, en référence à l’accord d’association entre les Vingt-Sept et Israël, qui va être réexaminé.

« Et donc oui, nous devons durcir notre position parce que c’est aujourd’hui une nécessité, mais j’ai encore l’espoir que le gouvernement d’Israël infléchira la sienne et que nous aurons enfin une réponse humanitaire », a-t-il ajouté.

La France copréside avec l’Arabie saoudite du 17 au 20 juin à l’ONU, à New York, une conférence internationale sur la solution dite à deux Etats, israélien et palestinien.

Sans dire clairement s’il reconnaîtrait un Etat palestinien à cette occasion, Emmanuel Macron a estimé vendredi que « la création d’un Etat palestinien » sous conditions n’était « pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique ».

Il en a énuméré les conditions : « libération des otages » détenus par le Hamas, « démilitarisation » du mouvement islamiste palestinien, sa « non-participation » à la gouvernance de cet Etat, une « réforme de l’Autorité palestinienne », la reconnaissance, par le futur Etat, d’Israël et de « son droit à vivre en sécurité », et la « création d’une architecture de sécurité dans toute la région ».

« C’est ce que nous essaierons de consacrer par un moment important le 18 juin ensemble, et j’y serai », a-t-il dit au sujet de la conférence à l’ONU.

Les déclarations du chef de l’Etat ont été diversement reçues par ses opposants dans l’Hexagone. La cheffe de file de l’extrême droite Marine Le Pen a ainsi estimé sur BFMTV et RMC que « reconnaître aujourd’hui l’Etat palestinien c’est reconnaître un Etat Hamas » et « donner une récompense » à cette « organisation terroriste responsable du pogrom du 7-Octobre ».

A l’inverse le député de gauche Alexis Corbière (apparenté écologiste) a souligné sur TF1 « l’urgence de ce geste diplomatique, qui ne sera pas que symbolique », car « la solution c’est deux Etats ».

Avec AFP

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