L’Afrique du Sud profitera de sa présidence du G20, la première d’un pays africain, pour inscrire les priorités du « continent négligé » à l’ordre du jour du puissant forum économique mondial, a déclaré mardi le président Cyril Ramaphosa.
M. Ramaphosa veut que cette présidence « ait une saveur africaine sur le fond, sur les questions qui seront abordées », a-t-il insisté.
Les membres du G20 – 19 pays ainsi que l’Union européenne et l’Union africaine (UA)- pèsent 85% du PIB mondial.
Jusqu’à l’admission de l’UA en 2023, l’Afrique du Sud a été « la seule voix africaine pendant très longtemps », a rappelé le président.
D’autres pays africains, notamment le Nigeria, l’autre grande puissance économique du continent avec l’Afrique du Sud, doivent être inclus « pour que nous puissions faire entendre la voix de l’Afrique, le continent négligé ».
« Nous avons une voix, une présence, nous allons être la plus grande histoire de croissance dans les années à venir. Et notre population va croître à pas de géant », a-t-il souligné.
« Notre continent va faire beaucoup de bruit. Et nous voulons que ce grand bruit soit reconnu sous la forme de pays qui feront partie du G20 dès maintenant », a-t-il ajouté.
Les priorités de l’Afrique du Sud pour sa présidence sont le renforcement de la résilience aux catastrophes face au changement climatique, la mobilisation de financements pour le passage à des énergies plus vertes et la lutte contre les niveaux insoutenables de la dette qui entravent les pays à faible revenu, dont beaucoup sont africains.
« Nous profiterons de ce G20 pour défendre l’utilisation des minerais essentiels comme moteur de croissance et de développement de notre continent, qui en est richement doté », a-t-il affirmé.
Des groupes de travail spécifiques se concentreront aussi sur la réduction des inégalités, la sécurité alimentaire et le développement durable.
À la question de savoir s’il était préoccupé par le fait de passer le relais au gouvernement de Donald Trump, Cyril Ramaphosa a répondu: « Il y aura suffisamment d’amortisseurs qui seront mis en place pour permettre au G20 de continuer à fonctionner d’une manière qui fera avancer les intérêts du monde ».
Avec AFP