La Côte d’Ivoire veut peser dans le paysage audiovisuel africain

La Côte d'Ivoire veut peser dans le paysage audiovisuel africain. © Sica

La Côte d’Ivoire ambitionne d' »occuper une place importante » dans le paysage audiovisuel africain actuellement dominé par le Nigeria et l’Afrique du Sud, a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement, au moment où Abidjan accueille un salon international du secteur.

« Notre ambition est claire: c’est vraiment d’occuper une place importante dans l’industrie audiovisuelle et cinématographique qui pour le moment reste dominée par le Nigeria et l’Afrique du Sud », a affirmé Amadou Coulibaly, également ministre de la Communication.

La deuxième édition du Salon international de la création audiovisuelle (Sica) débute mardi dans la capitale économique ivoirienne et doit réunir jusqu’à jeudi 250 professionnels du secteur, venus d’Afrique mais aussi d’Europe ou d’Amérique du nord.

« La Côte d’Ivoire a vraiment cette ambition d’être le carrefour de l’audiovisuel sur le continent. Et il existe de plus en plus une appétence pour le narratif africain », développe M. Coulibaly.

« Ça a commencé timidement avec Le Roi Lion, mais après nous avons vu (Black Panther) Wakanda, et puis récemment on a eu The Woman King », épopée historique des Amazones du Dahomey luttant contre des marchands d’esclaves au XIXe siècle, ajoute-t-il.

Mais sur le continent, difficile de se faire une place face au géant nigérian Nollywood, et ses 2.500 films par an, dont les grands succès se trouvent déjà dans les catalogues Netflix ou Amazon Prime.

« Ce n’est pas une industrie classique, les retours sur investissement ne sont pas toujours rapides, il est plus prudent pour une banque d’aller vers un secteur où les risques sont mieux maîtrisés », reconnaît le ministre.

Si la Côte d’Ivoire manque encore de ressources humaines dans ce secteur et que les financements restent rares, elle compte sur le Sica – où plusieurs banques et acteurs financiers sont invités – pour développer l’investissement privé.

« Nous estimons que ce n’est pas à l’État de tout faire, mais il faut insuffler le mouvement. C’est ce qui s’est passé au Nigeria, il y a eu un apport de l’État, mais qui a été accompagné par le secteur privé », pointe M. Coulibaly qui évoque des « mesures incitatives » au niveau fiscal pour faire du pays une « terre de tournages » à l’avenir.

En 2021, l’Unesco estimait que l’industrie cinématographique et audiovisuelle générait 5 millions d’emplois et 5 milliards de dollars de PIB sur le continent.

Le marché pourrait être quatre fois plus important selon l’organisation qui déplore « un potentiel largement inexploité », en raison notamment du manque de politique cinématographique dans de nombreux pays et du piratage.

Avec AFP

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