Le chef du gouvernement guinéen a annoncé mercredi à la presse un référendum et des élections présidentielle et législatives en 2025, année pendant laquelle « le retour à l’ordre constitutionnel sera effectif » dans le pays, après que le régime militaire au pouvoir depuis 2021 a manqué à son engagement de rendre le pouvoir aux civils en 2024.
« Il faut retenir (qu’) en 2025, le retour à l’ordre constitutionnel sera effectif, avec l’organisation du référendum (constitutionnel) et des élections présidentielle et législatives », a déclaré Amadou Oury Bah au cours d’une conférence de presse à Conakry.
« Le timing est en train d’être étudié. La principale difficulté que nous devons surmonter, c’est la Constitution et le fichier électoral », a-t-il indiqué. Depuis de nombreuses années, « nous n’avons pas réussi à avoir un fichier électoral suffisamment consensuel », a-t-il ajouté.
Il a indiqué avoir demandé au ministère de l’Administration territoriale de convoquer le Comité de pilotage « pour que toutes les parties prenantes puissent être informées » et « se concerter sur les périodes permettant d’organiser le référendum et les autres élections majeures ».
Interrogé sur les disparitions de voix critiques contre le régime, le Premier ministre a dit que « les enquêtes se poursuivent ».
« Nous devons faire preuve de prudence et de sérénité dans les jugements hâtifs », a-t-il affirmé, rejetant à ce stade les accusations visant les autorités guinéennes.
Deux opposants qui réclament un retour des civils au pouvoir, Oumar Sylla, alias Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah, sont portés disparus depuis juillet 2024, de même qu’un journaliste, Habib Marouane Camara, dirigeant du site Lerevelateur224, depuis le 3 décembre.
Le général Mamadi Doumbouya, à la tête du régime militaire, avait promis dans ses vœux du Nouvel an que 2025 serait une « année électorale cruciale pour parachever le retour à l’ordre constitutionnel », mais les autorités n’avaient jusqu’alors donné aucune indication de calendrier.
Des proches du chef de l’État poussent pour que M. Doumbouya soit candidat à la présidentielle, même si celui-ci a à de multiples reprises affirmé qu’il ne se présenterait pas.
La « charte de transition » établie par la junte peu après le coup d’État impose qu’aucun membre de la junte du gouvernement et responsable des institutions républicaines ne se présente aux élections.
L’adoption d’une nouvelle Constitution pourrait faire sauter ce verrou.
Avec AFP