Le chef de la transition guinéenne cède aux appels de ses partisans et se lance officiellement dans la course à la magistrature suprême, dans un paysage politique profondément remodelé.
Le président de la transition guinéenne, le général Mamadi Doumbouya, a officiellement déposé ce lundi 3 novembre 2025 sa candidature pour l’élection présidentielle prévue le 28 décembre prochain, au dernier jour des dépôts.
Vêtu d’une tenue traditionnelle et escorté par la garde présidentielle, le chef de l’État s’est rendu à la Cour suprême pour formaliser son dossier, marquant ainsi un tournant décisif dans le processus de transition engagé depuis son arrivée au pouvoir en septembre 2021.
Cette candidature, longtemps évoquée, est portée par une vaste mobilisation populaire et institutionnelle. De nombreux mouvements citoyens, plateformes régionales et associations, regroupés notamment au sein de la Synergie GMD25, avaient multiplié les appels à sa candidature.
L’Alliance des forces patriotiques (AFP) l’a désigné comme son candidat, tandis que la quasi-totalité des 368 présidents des délégations spéciales des communes rurales et urbaines ont apporté leur parrainage officiel à son dossier. Ces soutiens invoquent son « leadership stabilisateur » et son rôle dans la « refondation » du pays.
Le dépôt de candidature intervient après l’écrasante victoire du « Oui » au référendum constitutionnel de septembre dernier, qui a permis l’adoption d’une nouvelle Loi fondamentale ouvrant la voie à l’organisation de la présidentielle.
Mais cette entrée en lice du général Doumbouya s’inscrit aussi dans un contexte politique profondément recomposé.
En octobre, le gouvernement a annoncé que 51 nouveaux partis politiques étaient désormais « certifiés aptes à l’exercice régulier d’activités politiques », s’ajoutant aux 73 formations déjà validées en mars, pour un total de 124 partis autorisés.
L’UFR de Sidya Touré figure parmi les partis réhabilités, tandis que l’UFDG de Cellou Dalein Diallo et le RPG de l’ancien président Alpha Condé demeurent suspendus, leurs dirigeants étant toujours en exil.
La nouvelle Constitution interdit par ailleurs aux personnes de plus de 80 ans de se présenter à la présidence, ce qui exclut de facto plusieurs figures historiques de la scène politique guinéenne.
En revenant sur son engagement initial de ne pas se présenter, Mamadi Doumbouya ouvre ainsi une nouvelle ère électorale, où la recomposition du paysage politique et la légitimité du processus électoral seront au cœur des débats.
À la date du 3 novembre, quatre autres candidatures ont été enregistrées auprès de la CENI, dont une seule femme : Lansana Kouyaté, ancien Premier ministre et leader du PEDN ; Ousmane Kaba, ancien ministre et député, président du PADES ; Makalé Camara, présidente du FAN et unique femme candidate ; et Faya Lansana Millimouno, chef du Bloc Libéral.
Apanews



								
								
								
								
								
								