De nombreuses inconnues demeurent sur les conditions réelles et la date de son arrestation par la police libérienne. Aucune notice formelle n’a été diffusée par les autorités libériennes comme guinéennes, même si Dansa Kourouma, président du Conseil national de transition en Guinée, organe législatif de la junte au pouvoir depuis 2021, a déclaré mercredi sur RFI qu’il avait bien été arrêté au Liberia. Plusieurs médias guinéens et internationaux ont fait état de cette arrestation.
« Au regard des informations que nous recevons et quelques informations que nous avons eues à partir du pays où il a été arrêté, nous pouvons aujourd’hui confirmer qu’il est dans les mains des autorités libériennes », a dit à l’AFP Me Abdourahmane Dabo, l’avocat de Claude Pivi.
« Je n’ai pas eu de communication directe avec le colonel », a-t-il ajouté, demandant aux autorités de « faire en sorte que ses droits soient respectés », le disant « malade ».
Depuis dix mois et son évasion retentissante de la maison centrale de Conakry, l’ancien ministre de la Sécurité présidentielle était introuvable et laissait planer une menace sur les survivants et familles des victimes du massacre du stade de Conakry.
« Je suis aux anges. Je fais des prières pour qu’il reste éternellement en prison », a réagi mercredi auprès de l’AFP Fatoumata Diariou Camara, l’une des victimes du 28 septembre 2009.
Ce jour-là, au moins 156 personnes ont été tuées, par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, et des centaines d’autres ont été blessées dans la répression d’un rassemblement de l’opposition dans un stade de Conakry et ses environs, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU. Au moins 109 femmes ont été violées.
Les exactions ont continué plusieurs jours contre des femmes séquestrées et des détenus torturés dans ce qui est considéré comme l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire contemporaine de la Guinée.
Lors d’un procès historique dont le verdict a été rendu en août, Claude Pivi a été reconnu coupable de crimes contre l’humanité et condamné à la prison à vie.
Le 4 novembre 2023, il s’était échappé de son centre de détention avec trois autres détenus, dont l’ex-chef de la junte, au cours d’une opération commando.Tous avaient été repris le même jour, sauf lui. Les autorités avaient offert une forte récompense pour sa capture.
Avec AFP