Gabon : Oligui promet un « procès équitable » à l’ex première dame Sylvia Bongo et son fils

Gabon : Oligui promet un "procès équitable" à l'ex première dame Sylvia Bongo et son fils. © Présidence du Gabon

L’ancienne première dame du Gabon Sylvia Bongo et son fils Nourredin auront droit à « un procès équitable » a assuré mardi le président de transition gabonais Brice Oligui Nguema, qui s’exprimait pour la première fois sur leur sort.

M. Oligui, désormais candidat à l’élection présidentielle du 12 avril dont la campagne débute samedi, a répondu aux questions de Radio France Internationale (RFI), sa première interview filmée accordée à un média international.

Sylvia Bongo, 62 ans, est l’épouse d’Ali Bongo, renversé par le putsch de 2023 qui a mis fin à 55 ans de règne de la dynastie Bongo et porté Brice Oligui Nguema au pouvoir.

Ali Bongo avait succédé à son père Omar, décédé en 2009 après avoir dirigé le pays pendant 41 ans et dont M. Oligui fut l’aide de camp.

Arrêtés après le coup d’Etat du 30 août 2023, Sylvia et Noureddin, 33 ans, sont depuis emprisonnés à Libreville, où leurs avocats les disent victimes de tortures.

L’ex première dame a été inculpée pour « blanchiment de capitaux, recel, faux et usage de faux », et sont fils notamment pour « corruption » et « détournements de fonds publics ».

Le pouvoir a évoqué des « faits d’une extrême gravité ».

« Il y a des preuves dans le dossier chez le juge d’instruction », a indiqué à RFI le président Oligui, en assurant que « le procès aura lieu » et qu’il sera « équitable ».

« Selon le code gabonais, pour des crimes, on peut aller jusque deux ans d’enquête » a-t-il ajouté, sans évoquer de date pour le procès.

Une information judiciaire a été ouverte en janvier à Paris sur des « tortures » qui auraient visé plusieurs membres de la famille Bongo dont Sylvia et Noureddin, qui ont la nationalité française.

Leurs avocats ont affirmé en janvier avoir « reconnu » des marques de torture sur le corps du fils de l’ex-président Ali Bongo, Sylvia Bongo a selon subi des « tortures psychologiques ».

« Si on a réussi à faire un coup d’État sans effusion de sang, ce ne sont pas deux individus qui seront torturés dans ce pays », a rétorqué le président Oligui face à ces accusations.

L’ex-président Ali Bongo vit lui dans sa résidence privée de Libreville, « libre de quitter le pays » selon le gouvernement.

– Début de campagne –

Le général Brice Oligui Nguema, 50 ans, avait promis au moment du putsch de rendre le pouvoir aux civils au terme d’une transition de deux ans et l’organisation d’une élection présidentielle.

Le régime militaire a finalement proposé un calendrier accéléré de la transition et des élections auront lieu le 12 avril prochain.

Poussé par le nouveau code électoral, voté en janvier par le parlement de transition qui autorise désormais les militaires à se présenter.  Le général Oligui a effectué une « mise à disposition temporaire » de son rôle de militaire pour pouvoir candidater à la présidentielle pour un mandat de sept ans.

Outre l’entretien à RFI, il a également répondu lundi aux questions de trois journalistes gabonais lors d’un entretien enregistré et diffusé dans la soirée sur la chaine Gabon 24, sa première interview filmée donnée à des médias locaux.

L’élection se jouera entre huit candidats. Parmi eux figure le dernier Premier ministre d’Ali Bongo, Alain-Claude Bilie By Nze, que la presse gabonaise présente comme l’adversaire le plus sérieux à Oligui.

Un juriste inspecteur des impôts, Joseph Lapensée Essingone et un médecin, Stéphane Germain Iloko Boussengui ainsi que Axel Stophène Ibinga Ibinga, Alain Simplice Boungoueres, Thierry Yvon Michel Ngoma et Zenaba Gninga Chaning, la seule femme, sont également en course.

La campagne électorale doit commencer samedi. Le décret fixant la présidentielle ne précise pas de date pour le deuxième tour prévu par la Constitution en cas de ballotage.

Avec AFP

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