Le Premier ministre, le général Abdoulaye Maïga, a présidé, ce jeudi 30 octobre, la cérémonie d’ouverture du Forum national sur la Justice (FONAJUS), un rendez-vous majeur destiné à repenser en profondeur le fonctionnement et les missions de la Justice malienne.
Dans son discours d’ouverture, le chef du gouvernement a souligné le rôle central de la Justice dans la consolidation de l’État et de la cohésion nationale : « La Justice n’est pas un simple rouage de l’appareil de l’État, elle en est également l’âme, au regard de la mission régalienne dont elle est investie. Pilier central de l’autorité de l’État, elle doit incarner les valeurs fondamentales indispensables à l’efficacité de son action et à la confiance des citoyens », a-t-il déclaré.
Ce deuxième Forum national sur la Justice, après celui tenu en 1999, se veut un espace de diagnostic, de réflexion et de propositions. Il vise à dresser un état des lieux sans complaisance du secteur judiciaire, à tracer des perspectives de réforme et à adapter la Justice aux défis liés à la paix, à la stabilité sociale et au développement économique du pays.
Un cadre inclusif et participatif
Selon Boubacar S. Diarrah, président de la Commission d’organisation, le forum se veut inclusif, crédible, objectif et transparent. Il réunit les principaux acteurs du monde judiciaire, mais aussi des représentants du secteur privé et de la société civile.
Les échanges s’articuleront autour de la condition de la Justice et de sa distribution équitable sur l’ensemble du territoire national.
Les participants examineront 413 recommandations issues des travaux préparatoires et des concertations régionales tenues les 29 et 30 septembre 2025 dans les ressorts des Cours d’appel de Bamako, Kayes et Mopti. La démarche adoptée s’inspire des États généraux des ordres professionnels de la Justice, garantissant ainsi une approche participative et décentralisée.
Un programme décennal pour moderniser la Justice
Les conclusions du Forum serviront de base au Programme de développement du secteur de la Justice 2026-2035, un plan décennal ambitieux qui mettra l’accent sur la formation des acteurs, la numérisation des services et l’accès équitable à la Justice pour tous les citoyens.
Le Premier ministre a insisté sur la nécessité de poursuivre les réformes afin de répondre aux préoccupations croissantes des populations, notamment celles liées aux litiges fonciers, qui menacent la cohésion sociale et le vivre-ensemble.
Une Justice enracinée dans les valeurs nationales
S’adressant à la famille judiciaire, le général Abdoulaye Maïga a exhorté les acteurs à redoubler d’efforts pour faire de la Justice un véritable instrument de paix et de développement.
« Elle a besoin de mobiliser toute son énergie et toute sa vitalité pour l’aboutissement heureux de la lutte que nous menons pour un meilleur devenir », a-t-il déclaré.
Le Premier ministre a également ouvert le débat sur le port des toges actuelles et d’autres attributs symbolisant, selon lui, « une aliénation culturelle à laquelle il convient de mettre un terme », invitant ainsi à une réflexion sur la décolonisation des symboles judiciaires.
En conclusion, il a félicité le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mamoudou Kassogué, pour les efforts entrepris, tout en réaffirmant la volonté du gouvernement de moderniser l’appareil judiciaire et de le hisser à la hauteur des enjeux et défis contemporains.
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