La situation sécuritaire du Mali, bien que complexe et exigeante, ne doit pas faire perdre de vue un autre front tout aussi décisif : la guerre de l’information. Une guerre sournoise, silencieuse, mais ô combien puissante, qui se joue chaque jour sur nos téléphones, nos écrans, nos réseaux sociaux.
Face à un ennemi agile, fourbe et prêt à tout pour semer la peur, la population malienne se doit d’être vigilante. Plus que jamais. Car ce que nous combattons n’est pas seulement une violence armée, mais une violence psychologique, informationnelle et technologique, qui s’infiltre dans nos esprits, manipule nos perceptions et cherche à briser notre moral.
La résilience du peuple malien : un pilier inébranlable
Le peuple malien a fait preuve, depuis des années, d’une résilience admirable. Il endure, il espère, il résiste. Sa douleur est légitime, son impatience à retrouver la paix l’est tout autant. Mais cette force collective ne doit pas être affaiblie par le poison de la désinformation.
Aujourd’hui, les groupes terroristes, affaiblis sur le terrain militaire, se rabattent sur un autre champ de bataille : celui de l’opinion publique. Ils savent que la peur est une arme, et que les fausses informations peuvent tuer plus lentement, mais tout aussi sûrement que les balles.
Du faux qui ressemble au vrai : le piège de la technologie
Nous vivons dans un monde où les technologies évoluent plus vite que notre capacité à les maîtriser. L’intelligence artificielle, les logiciels de montage, les deepfakes, les images générées par ordinateur… Tout cela permet aujourd’hui de créer des contenus entièrement faux mais visuellement crédibles.
Un bus en feu ? Une vidéo manipulée. Une image de soldats prétendument tombés ? Un vieux cliché repris hors contexte. Une déclaration alarmiste ? Un montage audio.
Récemment encore, des images soi-disant issues d’un « blocus » dans la région de Kayes ont circulé massivement. Or, elles étaient soit anciennes, soit prises dans d’autres pays, soit totalement inventées. L’objectif : faire croire à une paralysie du pays, à une incapacité de l’État, à une insécurité permanente. Mensonge. Manipulation. Sabotage psychologique.
Chacun est acteur de la guerre de l’information
Nous avons tous un rôle à jouer. Chaque partage sur les réseaux sociaux est un choix de guerre : contribuez-vous à la résistance ou à la propagande de l’ennemi ?
Car relayer une information non vérifiée, c’est parfois aider sans le vouloir ceux qui veulent détruire notre société. C’est amplifier la peur. C’est affaiblir les forces de défense. C’est créer du doute là où il faudrait de la confiance.
Il ne s’agit pas de nier les difficultés. Elles sont réelles. Mais la vigilance ne doit pas s’arrêter aux frontières physiques : elle doit aussi s’appliquer à nos esprits et à nos réflexes numériques.
Un appel à la responsabilité collective
La paix, la vraie, ne se construit pas uniquement par les armes. Elle se bâtit aussi par l’unité, la lucidité, et la responsabilité de chacun.
Ne partagez pas des informations dont vous n’êtes pas sûrs. Ne commentez pas des images sans connaître leur origine. Ne devenez pas les relais involontaires de ceux qui veulent nous diviser.
Le peuple malien est debout. Ses forces armées tiennent bon. Mais pour que le Mali gagne cette guerre, il faut que son peuple, dans chaque village, dans chaque quartier, dans chaque foyer, reste éveillé. Vigilant. Responsable. Uni.
En résumé : Ce que chaque citoyen doit retenir
- La désinformation est une arme.
- L’ennemi cherche à vous manipuler par l’image, le son, les rumeurs.
- Vérifiez toujours une information avant de la partager.
- Ne relayez pas de vidéos choquantes ou non confirmées.
- L’IA permet aujourd’hui de produire du faux indiscernable du vrai.
- La vigilance numérique est une nouvelle forme de patriotisme.
Le Mali est en marche vers sa souveraineté totale. Mais dans ce combat, chaque clic peut être un acte de résistance… ou de trahison.
Faisons le bon choix. Ensemble.
Manda CISSE
