La cour pénale internationale (CPI) a réduit d’un an mercredi la peine de prison d’un jihadiste malien, ancien chef de la police islamiste de Tombouctou, reconnu coupable en 2024 de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, et qui a renoncé à faire appel.
Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud, dit Al Hassan, était membre d’Ansar Dine, un groupe qui avait pris le contrôle de Tombouctou pendant près d’un an à partir d’avril 2012.
Il sera libérable en mars 2027 au lieu de 2028, la cour ayant estimé que cette réduction de peine était « dans l’intérêt de la justice » notamment car il a renoncé à faire appel du jugement et de sa condamnation.
Parmi les crimes pour lesquels il a été condamné à dix ans de prison figurent: « traitement cruel en tant que crime de guerre » pour avoir flagellé un individu, « mutilation » pour avoir amputé une main, et « torture en tant que crime contre l’humanité et crime de guerre ». Il a aussi été reconnu coupable de procès illégaux et persécution religieuse.
La Cour avait considéré qu’Al Hassan avait contribué au régime jihadiste qui a traumatisé la population de Tombouctou, entre avril 2012 et janvier 2013.
Durant cette période, des femmes avaient été arrêtées puis violées en détention. Des flagellations avaient eu lieu sur la place centrale devant une foule comprenant des enfants. Un homme accusé de vol avait eu la main amputée à la machette, en public également, en septembre 2012.
Al Hassan a cependant été acquitté des crimes de guerre de viol, d’esclavage sexuel et d’attaques contre des biens protégés, ainsi que du crime contre l’humanité concernant le mariage forcé.
Bien que la CPI, qui siège à La Haye, ait jugé que des crimes de violence sexuelle avaient bien eu lieu au cours de cette période, Al Hassan n’en a pas été reconnu responsable.
Al Hassan avait été arrêté par les autorités maliennes et livré à la CPI en mars 2018. Il est le deuxième jihadiste malien jugé par la Cour.
Le temps déjà passé en détention doit être déduit de sa peine.
Avec AFP