Le corridor Dakar–Bamako pourrait bientôt retrouver toute sa fluidité. En mission au Sénégal du 17 au 21 novembre, la ministre malienne des Transports et des Infrastructures, Dembélé Madina Sissoko, a conduit une délégation composée de membres de son cabinet, de représentants des chargeurs, des transporteurs et d’opérateurs économiques. Objectif : trouver une issue rapide et durable à l’engorgement des marchandises maliennes au Port autonome de Dakar.
Une rencontre ministérielle décisive
Le séjour s’est ouvert par une importante réunion conjointe, coprésidée par Fatou Diouf, ministre sénégalaise des Pêches et de l’Économie maritime, et Dembélé Madina Sissoko. D’entrée de jeu, Fatou Diouf a souligné la profondeur des liens unissant les deux nations : « Le Sénégal et le Mali sont un seul et même peuple, liés par l’histoire, la géographie et des familles qui se retrouvent de part et d’autre des frontières artificielles », a-t-elle déclaré.
Dans cet esprit de fraternité, les deux parties ont mené des discussions qualifiées de fructueuses et constructives, débouchant sur un accord de principe pour la mise en place d’un plan d’action pragmatique en deux volets. Celui-ci vise à désengorger le port de Dakar et à améliorer la fluidité du corridor Dakar–Bamako, par lequel transitent près des deux tiers des échanges commerciaux du Mali.
2 400 conteneurs en attente : une priorité absolue
Au centre des échanges : le sort des 2 400 conteneurs maliens bloqués au port de Dakar. Les deux pays ont insisté sur l’urgence de solutions concrètes, à la fois immédiates pour désengorger rapidement la plateforme portuaire, et structurelles pour éviter toute récidive.
Prenant la parole, la ministre malienne des Transports, Mme Dembélé, a rappelé la dimension stratégique du corridor : « Près de 60 % du commerce extérieur malien passe par le corridor Dakar–Bamako. Cette artère vitale symbolise l’interdépendance de nos deux économies et doit devenir un modèle de coopération régionale », a-t-elle affirmé.
Elle a également rendu hommage aux opérateurs économiques et aux chauffeurs maliens et sénégalais, avant d’observer une minute de silence en mémoire des victimes de l’insécurité sur cet axe.
Une coopération renforcée au plus haut niveau
Placée sous le leadership du président de la Transition du Mali, le général Assimi Goïta, et du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, la rencontre ambitionne de jeter les bases d’une gouvernance partagée du corridor Dakar–Bamako. L’objectif est clair : bâtir un axe plus fluide, plus sécurisé et plus compétitif, au bénéfice des populations des deux pays.
Les travaux doivent se poursuivre avec les interventions d’experts techniques et des représentants des deux délégations, afin d’aboutir à des solutions opérationnelles dans les meilleurs délais.



