Un mausolée en mémoire de l’ancien président et père de la révolution burkinabè, Thomas Sankara, a été inauguré samedi à Ouagadougou, sur le lieu de son assassinat et celui de douze de ses compagnons lors d’un coup d’Etat le 15 octobre 1987.
La cérémonie a eu lieu devant la grande statue de Thomas Sankara, érigée dans la capitale burkinabè en 2019, à l’endroit où l’ex-président avait été assassiné puis inhumé 36 ans plus tard.
Vingt-et-un coups de canon ont été tirés en hommage au capitaine Sankara, puis le premier ministre burkinabè Rimtalba Jean Emmanuel Ouedraogo a coupé un ruban pour inaugurer le mausolée.
Il était accompagné de ses homologues sénégalais Ousmane Sonko et tchadien Allah-Maye Halina.
« Ce mausolée est le témoignage d’une intégrité persécutée mais toujours vivace. Il est le sceau indélébile de la reconnaissance d’un peuple en lutte, la matérialisation d’une mémoire vive dont la résilience face à l’usure du temps est inébranlable », a indiqué M. Ouédraogo.
« C’est un haut lieu érigé à la mémoire de ceux qui ont sacrifié leurs vies pour des idéaux de justice, de dignité, de souveraineté et de progrès », a-t-il poursuivi.
« Ce mausolée est plus qu’un monument, il est un symbole qui incarne l’esprit de la révolution d’août 1983 et rappelle l’engagement inébranlable du capitaine Thomas Sankara (…) et nous appelle à poursuivre son combat pour un Burkina intègre et debout », a de son côté déclaré Maurice Konaté, le président de la délégation spéciale de Ouagadougou – l’équivalent du maire de la capitale et de sa banlieue.
Le mausolée a été conçu par l’architecte burkinabè Francis Kéré, lauréat en 2022 du prix Pritzker, plus haute distinction dans le monde de l’architecture.
En marge de la cérémonie d’inauguration du mausolée, des rues ont été baptisées du nom des douze compagnons de Thomas Sankara, tués avec lui.
Le régime burkinabè, souverainiste, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré se réclame de l’héritage de Thomas Sankara.
Arrivé au pouvoir en 1983 par un coup d’Etat, Thomas Sankara était un jeune officier de 33 ans aux idées révolutionnaires qui entendait éradiquer la pauvreté de son pays et bouleverser l’ordre « impérialiste mondial ».
Icône panafricaine, il a été tué lors d’un coup d’Etat fomenté par son numéro deux, Blaise Compaoré, resté au pouvoir jusqu’à une insurrection populaire qui a entraîné sa chute en 2014.
En avril 2022, le tribunal militaire de Ouagadougou a condamné M. Compaoré, qui vit en Côte d’Ivoire, par contumace à la prison à perpétuité pour son rôle dans l’assassinat de Thomas Sankara.
Avec AFP