Bilan 2023 de RSF : 45 journalistes tués dans le monde, dont 1 au Mali, dans l’exercice de leur profession.

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Photo d'illustration. DR

Dans le monde 45 journalistes, dont 1 au Mali, sont tués au 1er décembre 2023. En outre, 84 autres sont portés disparus et 54 otages, dont deux au Mali. On compte aussi 521 journalistes derrière les barreaux pour des motifs arbitraires en relation avec leurs professions. Une baisse des journalistes tués dans le monde malgré la tragédie dans la bande de Gaza et au Sahel. C’est ce qui ressort du rapport du bilan annuel 2023 établi par Reporter Sans Frontière sur les violences et exactions contre les journalistes publié en fin de semaine.

Les journalistes paient un lourd tribut chaque année au monde dans le cadre de leur travail. Pour cette année, l’ONG Reporters sans Frontière dresse un tableau sombre qui dépeint les exactions commises contre les reporters. Le constat est à la fois amer et rassurant, car il y a une baisse globale du nombre de journalistes tués en raison de leurs fonctions.

Selon RSF, au total, 45 journalistes ont été tués contre 61 en 2022 soit 16 de moins que l’an dernier. Un malien et un camerounais se retrouvent dans cette liste. Alors qu’il se rendait à Gao pour une formation, une attaque d’un groupe armé a coûté la vie au journaliste de la radio communautaire Naata, Abdoul Aziz Djibrilla. En janvier 2023, le directeur général de la radio privée Amplitude FM, Martinez Zogo, a été enlevé au Cameroun. Son corps mutilé cinq jours plus tard a été retrouvé.

C’est le chiffre le plus bas jamais enregistré depuis 2002 avec 33 journalistes tués. Les années 2012 et 2013 ont été les pires années pour les professionnels des médias. Ils étaient plus de 140 à perdre la vie en raison des guerres en Syrie et en Irak.

Journalistes en otages

Pour le rapport annuel de l’ONG, on compte 54 journalistes retenus en otage dans 5 pays du monde, y compris le Mali, dont 7 enlevés cette année.  Parmi les journalistes enlevés cette année on trouve deux journalistes maliens à savoir le directeur de la Radio Coton FM, Saleck Ag jiddou et un animateur de la même radio, Moustapha Koné, toujours en captivité. Ils ont été pris en otage le 7 novembre dernier au nord du Mali. Les autres journalistes toujours retenus en otage se concentrent en Syrie ( 38), en Irak (9), au Yémen (4) et au Mexique (1).

Autre révélation de l’ONG, 25 des 54 journalistes, soit près de la moitié, ont été kidnappés par le groupe terroriste, État islamique.

Journalistes détenus

Précisément 521 professionnels des médias sont en phase de finir l’année 2023 derrière les barreaux contre 569 en 2022. Là on constate une légère diminution avec 50 de moins. La Chine reste la plus grande prison du monde pour les journalistes. Le pays enregistre 121 professionnels des médias enfermés dans ses geôles,  dont “ 12 à Hong-Kong et 42 au Xinjiang”, soit près d’un quart (23 %) de la totalité des journalistes détenus dans le monde.

Le président Biélorusse, Alexandre Loukachenko, selon RSF, fait partie du trio de tête des régimes qui enferment le plus les journalistes au Monde. Sur les 521 journalistes détenus, plus de la moitié (296) sont toujours dans l’attente d’un jugement, révèle l’ONG.

Selon RSF, le journaliste le plus suivi de République démocratique du Congo sur les réseaux sociaux, Stanis Bujakera Tshiamala, correspondant de Jeune Afrique, croupit en prison depuis le 8 septembre 2023 pour avoir prétendument créé, puis diffusé, une note des services de renseignement congolais sur la mort d’un opposant politique.

Reporter sans frontières précise que  28 journalistes sont détenus en Russie. Parmi eux, deux citoyens américains : le correspondant du Wall Street Journal, Evan Gershkovich, détenu pour « espionnage » et la journaliste américano-russe, Alsu Kurmasheva.

Journalistes portés disparus

La liste des professionnels des médias dont le monde est sans nouvelle en 2023 est de 84, à en croire RSF. A ce jour, 39 d’entre eux sont victimes de disparitions forcées soit des privations de libertés impliquant des agents de l’État qui nient cette détention ou dissimulent le sort de la personne et son lieu de détention, estime l’organisme.

Le Mexique reste le pays qui comptabilise le plus de journalistes disparus dans le monde, soit 31 disparitions.   

Adama Tembely/Malikonews.com

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