Une « force unifiée » de 5.000 soldats des armées du Niger, du Burkina Faso et du Mali, va voir le jour dans les prochaines semaines pour lutter contre les jihadistes, a annoncé mardi le ministre nigérien de la Défense.
Ces trois ont formé l’an dernier une confédération, l’Alliance des États du Sahel (AES).
« Dans cet espace commun, nos forces pourront désormais intervenir ensemble », a déclaré le général Salifou Mody, précisant que cette « force unifiée, qui est pratiquement prête, a un effectif de 5.000 hommes ».
« Cette force unifiée aura non seulement son personnel, mais ses moyens aériens, ses moyens terrestres, ses moyens de renseignement et, bien sûr, son système de coordination », a-t-il ajouté lors d’une interview à la télévision publique nigérienne, expliquant qu’il s’agit d’une « question de semaines » avant qu’elle ne soit opérationnelle.
Les trois pays de l’AES constituent un vaste territoire enclavé de 2,8 millions de kilomètres carrés.
Ils font face aux attaques récurrentes de groupes jihadistes liés à Al-Qaida ou l’État islamique depuis une décennie.
« Nous sommes dans un même espace, nous faisons face aux mêmes types de menaces, notamment cette menace de groupes criminels. Il fallait mutualiser nos efforts », a déclaré le général Mody.
« C’est nouveau, c’est original et c’est sécurisant pour notre espace et pour nos populations » a-t-il ajouté.
Les pays de l’AES mènent déjà des opérations ponctuelles conjointes contre les jihadistes, notamment dans la zone des trois frontières où les attaques sont les plus nombreuses.
Ils ont annoncé leur départ de la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cedeao) l’organisation régionale qu’ils jugent notamment inefficace face à leurs défis sécuritaires et qui avait menacé d’attaquer le Niger après le coup d’État de juillet 2023.
Ce départ sera effectif le 29 janvier, un an après l’annonce, conformément aux textes de l’organisation.
L’AES accuse également la Cedeao d’être inféodée à la France, l’ancienne puissance coloniale à laquelle ils ont tous tourné le dos, privilégiant de nouveaux partenaires comme la Russie.
Avec AFP