En octobre 2023, Rokia Traoré avait été condamnée en son absence à deux ans de prison pour non-présentation d’enfant.
La chanteuse vient de faire opposition à cette condamnation, afin de pouvoir être rejugée, en sa présence cette fois.
Un conflit l’oppose depuis 2019 au dramaturge belge Jan Goossens à propos de la garde de leur fille de 9 ans et demi, qui vit au Mali et que son père dit ne pas avoir vue depuis cinq ans et demi.
Réclamée par la justice belge, Rokia Traoré, 50 ans, avait été arrêtée en Italie en juin dernier puis transférée dans une prison de Bruxelles fin novembre en vertu d’un mandat d’arrêt européen.
Arrivée menottée au Palais de justice lundi, la chanteuse a affirmé « n’avoir jamais refusé que le père » soit en contact avec leur fille, mais avoir « peur de l’amener en Belgique et qu’elle soit retenue ici ».
Cette affaire « est partie en boule de neige, ça a détruit ma carrière », a-t-elle lancé.
Son nouvel avocat, Dimitri de Béco, a demandé un report du procès pour « se laisser le temps » de se plonger dans le dossier.
La fille de Rokia Traoré et Jan Goossens « a grandi au Mali, y a toute sa vie et est bien scolarisée », alors qu’elle « ne connaît pas la Belgique », a-t-il insisté.
Sven Mary, l’avocat de Jan Goossens, a souligné que son client « veut voir sa fille, tel un père. Il ne demande pas la garde exclusive, mais d’avoir le droit de la voir pendant les vacances » en Belgique.
Présent à l’audience, le dramaturge ne s’est pas exprimé.
Me Mary a rappelé que Rokia Traoré avait déjà été arrêtée en mars 2020 à Paris, puis s’était envolée avec sa fille au Mali en dépit d’une interdiction de quitter la France. « Quand vous ouvrez la cage de l’oiseau, il s’envole », a lâché l’avocat.
En attendant la nouvelle audience, le 8 janvier à 14H00, le tribunal ne s’est pas prononcé sur une nouvelle demande de remise en liberté de Rokia Traoré.
Avec AFP