Le chef d’Etat sortant, en lice face à deux candidats peu connus, était largement favori car il bénéficiait en outre de l’appui d’au moins quatre formations politiques importantes dont le Front de libération nationale (FLN), l’ancien parti unique.
Le taux de participation a également été revu par la Cour constitutionnelle à 46,10%, alors que l’Anie avait annoncé la semaine passée un « taux moyen de participation de 48% » à la fermeture des bureaux de vote.
L’affluence aux urnes était le véritable enjeu de la présidentielle, M. Tebboune voulant être « un président normal, pas un président mal élu » comme il y a cinq ans, selon Hasni Abidi, analyste et directeur du Centre d’études Cermam à Genève.
En décembre 2019, il avait été élu avec 58% des suffrages mais une participation d’environ 40%, dans le contexte tendu du Hirak, le mouvement massif prodémocratie, qui venait de chasser du pouvoir son prédécesseur Abdelaziz Bouteflika.
Ignorant les critiques d’ONG comme Amnesty International sur une « répression sévère » et « une tolérance zéro des voix dissidentes » dans le pays, M. Tebboune a fait campagne sur le redressement économique de l’Algérie qui a connu une croissance d’environ 4% ces deux dernières années et sur une généreuse politique d’aides sociales.
– « Flou et contradictions » –
Mais l’Algérie et ses 45 millions d’habitants reste très dépendante du gaz naturel dont elle est le premier exportateur en Afrique et qui génère 95% des recettes en devises.
La Cour constitutionnelle a aussi révisé à la hausse les scores des deux adversaires du président sortant, avec 9,56% pour le candidat islamiste modéré Abdelaali Hassani (au lieu de 3,17%) et 6,14% pour le candidat socialiste Youcef Aouchiche (au lieu de 2,16%).
Dans une démarche inédite, les trois candidats à la présidentielle avaient diffusé dimanche dernier un communiqué commun pour contester « le flou et des contradictions dans les chiffres sur la participation » ainsi que « des erreurs dans les pourcentages pour chaque candidat ».
MM. Hassani et Aouchiche avaient déposé en début de semaine des recours auprès de la Cour constitutionnelle pour qu’elle révise les chiffres préliminaires, dénonçant « une fraude » et même une « mascarade », notamment sur la participation.
L’Anie a été critiquée pour avoir donné « un taux moyen de participation », calculé en faisant la moyenne des taux des 58 préfectures algériennes alors que le taux de participation correspond normalement au nombre de votants divisé par le nombre d’inscrits.
Dans le détail, la Cour constitutionnelle a annoncé samedi un nombre de votants de 11,2 millions sur 24,3 millions d’inscrits, précisant qu’il y a eu 1,7 million de votes annulés, et donc un total de 9,4 millions de suffrages exprimés.
Avec AFP