Algérie – Mali : ne crachons pas sur le passé

La gestion de la rébellion en Algérie a été un défi complexe et difficile pour les autorités de l’ époque. Elle a abouti à l’élimination pure et simple du FIS (Front islamique du salut) et à la récupération du pouvoir par l’armée nationale. L’Algérie a dit non à l’islamisation de son pouvoir. Pour l’histoire il est important de rappeler les différentes actions entreprises par les autorités de l’époque pour amener la paix et la stabilité dans ce pays qui a subi une guerre civile.

D’abord il y a eu la réponse politique par laquelle le gouvernement algérien a initié des réformes politiques et sociales pour répondre aux revendications des rebelles. Cela comprenait des mesures visant à promouvoir l’inclusion politique et économique des régions touchées par la rébellion, ainsi que des réformes visant à réduire la corruption et à améliorer les services publics. Mais à aucun moment l’Algérie n’a fait de concession ni sur la forme de la République, ni sur l’autonomie d’une Willaya encore moins en privilégiant une communauté par rapport à une autre. L’accord qui a été conclu a été jugé  juste et équitable par l’ensemble du peuple algérien.

Dialogue entre algériens sans interférence d’aucun pays voisin encore moins d’une puissance extérieure

Dans la phase de dialogue et de négociations, des initiatives ont été lancées dans le cadre de la réconciliation nationale pour tenter de résoudre les conflits et favoriser la réinsertion sociale des rebelles. Cette phase s’est déroulée entre algériens sans interférence d’aucun pays voisin encore moins d’une puissance extérieure.

Droit de poursuite sur le sol malien accordé à l’Algérie

Parallèlement à ces efforts politiques, les forces de sécurité algériennes ont été équipées et mobilisées pour maintenir l’ordre et lutter contre les activités des groupes rebelles sur toute l’étendue du territoire national. Des opérations militaires d’envergure ont été menées pour affaiblir les capacités des rebelles et sécuriser les zones affectées. Au cours de certaines de ces opérations, certains pays frontaliers dont le Mali ont autorisé les forces armées algériennes à poursuivre les rebelles au-delà de leur frontière.

Liberté de choisir son partenaire stratégique

C’est après avoir obtenu tous ces résultats que l’Algérie a sollicité l’aide de la communauté internationale dans la lutte contre la rébellion. Des partenariats ont été établis avec d’autres pays et organisations pour renforcer les capacités de sécurité et bénéficier de l’expertise dans la gestion des conflits. A l’époque personne n’a posé la question à l’Algérie : qui est son partenaire stratégique en matière de défense.

Les autorités de la transition malienne ont décidé de gérer définitivement l’insécurité endémique

C’est exactement la même situation que vit le Mali plusieurs années après l’Algérie. Plusieurs décennies de guerre au nord Mali ont entraîné le pays dans le gouffre. Les  autorités de la transition, dont la plupart ont servi dans cette zone de guerre, ont décidé de gérer définitivement ce problème endémique. Un effort abyssal a été consenti pour renforcer les capacités opérationnelles des Fama, recruter des hommes, bâtir une stratégie militaire efficace et opérationnelle. Ces actions combinées ont abouti à une montée en puissance des Fama. Cette montée en puissance a entraîné le remerciement des forces Barkane et de la Minusma , venues depuis une décennie au chevet du Mali sans obtenir de résultat. Cependant, il est important de noter que l’implication de l’Algérie dans la gestion politique de la crise du nord au Mali a été souhaitée à l’époque par les autorités maliennes confrontées à plusieurs difficultés dont la plus importante était la faiblesse opérationnelle de l’armée malienne.

Les Fama peuvent contrôler le pays et rendre au Mali sa dignité et son intégrité

Aujourd’hui la situation a changé, les Fama peuvent contrôler le pays et rendre au Mali sa dignité et son intégrité. Cette voie tracée par les autorités de la transition doit être suivie par le voisin algérien qui, ayant connu pareille situation, reste un allié historique du Mali. Comme disait l’autre « entre l’Algérie et le Mali, il y a eu hier, nous sommes à aujourd’hui et il y aura forcément demain inchallah ». Alors faisons en sorte de ne pas piétiner une relation historique pour les moudjahidines de la guerre d’indépendance dont le plus illustre s’appelait « Abdelkader El Mali » – l’ancien président Abdelaziz Bouteflika.

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