Alger dit considérer un projet d’exercice militaire franco-marocain comme une « provocation »

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf. © DR

L’Algérie a prévenu jeudi l’ambassadeur de France qu’un projet de manœuvres militaires franco-marocaines, prévu en septembre selon Alger, serait considéré comme un « acte de provocation » qui ne fera qu' »alimenter la crise » actuelle.

Les relations entre la France et l’Algérie n’ont cessé de se détériorer depuis que le président français Emmanuel Macron a affiché en juillet son soutien à un plan d’autonomie sous « souveraineté marocaine » pour le territoire disputé du Sahara occidental.

Dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères a annoncé jeudi soir avoir « reçu » l’ambassadeur de France à Alger pour lui faire part de la « gravité du projet » de manœuvres.

L’exercice est vu comme « un acte de provocation à l’égard de l’Algérie », a dit le ministère, et il ne manquera pas « de porter le climat des tensions entre les deux pays à un seuil supérieur de gravité », a-t-il insisté.

D’après Alger, ce projet de manœuvres militaires franco-marocaines est prévu en septembre à Errachidia, « non loin de la frontière algérienne ».

Les relations entre la France et l’Algérie traversent l’une des plus graves crises depuis l’indépendance algérienne en 1962.

Déclenchées par le sujet du Sahara occidental, les tensions se sont avivées avec l’incarcération à la mi-novembre en Algérie de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal et le refus d’Alger de laisser entrer sur son sol plusieurs de ses ressortissants expulsés de France, puis avec un attentat meurtrier à Mulhouse dont le principal suspect est algérien.

Le Sahara occidental, vaste territoire désertique aux eaux poissonneuses et riche en phosphates, est une ancienne colonie espagnole, contrôlée de facto à 80% par le Maroc mais considérée comme un territoire non autonome par les Nations unies.

Un conflit armé y oppose depuis 50 ans le Maroc aux indépendantistes du Polisario, épaulés par Alger.

Emmanuel Macron a tenté la semaine dernière de calmer le jeu avec l’Algérie sur les questions migratoires en prenant pour la première fois la parole ces dernières semaines, et appelé à « réengager un travail de fond » sur les accords d’immigration entre les deux pays.

Avec AFP

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