En France, en 2025, la liberté d’expression semble avoir été détournée pour en faire un prétexte aux appels à la haine, à la violence et à l’intolérance. Ce qui est encore plus accablant, c’est que ceux qui portent ces idéaux sont protégés par un système judiciaire qui, sous couvert de « légalité », leur permet de répandre leur venin sans conséquences véritables.
Le récent verdict sur le groupe ultradroite AFO (Action des Forces Opérationnelles), six hommes condamnés à deux ans de prison ferme, avec bracelet électronique à domicile, pour avoir planifié des attaques violentes contre des musulmans en est une preuve accablante. Nous devons nous interroger ; est-ce là l’avenir que nous voulons ? Une société où la haine se propage sans crainte, où la violence n’est plus qu’une affaire de « délit d’intention » ?
Le tribunal correctionnel de Paris, le 30 septembre 2025, a condamné ces six individus, dont l’âge va de 39 à 76 ans, pour avoir organisé des actes de terreur. Mais au lieu de se voir infliger une peine proportionnelle à la gravité de leurs actes : des projets de meurtres, des exécutions d’imams, des attaques contre des innocents, des actes que certains qualifieraient de « terroristes » s’il s’agissait de n’importe quelle autre communauté ; ces hommes écopent d’une condamnation qu’on pourrait presque qualifier de risible dans sa légèreté : deux ans de prison ferme, mais à domicile, sous bracelet électronique.
Une sentence douce qui envoie un message terrifiant, en France en 2025, on peut planifier des attentats contre une communauté entière, mais il suffit d’être blanc et de se cacher derrière une organisation qui se revendique patriote pour voir ses actions minimisées.
Où sont passées les valeurs de justice, de respect et d’égalité ? Où sont passées les promesses d’une République laïque, ouverte, respectueuse des différences ? On parle aujourd’hui de la peur de l’Islam, de « l’invasion » musulmane, de la montée d’une menace fictive. Mais ce que l’on ignore, ou ce qu’on feint d’ignorer, c’est que la vraie menace réside dans ceux qui cherchent à diviser la société. Ceux qui, en toute impunité, préparent des attaques sous couvert d’une idéologie de « protection de l’identité » et de « sauvegarde de la civilisation ». Ce groupe AFO, pourtant reconnu coupable de terrorisme, n’a été que légèrement sanctionné. Cette inaction face à une menace réelle est un affront à la mémoire de toutes les victimes d’actes racistes, de violence et de haine qui ont secoué la France ces dernières années.
Et que dire de l’attitude de certains citoyens, qui ferment les yeux devant ces dérives ? Les chiffres des actes antimusulmans en France ne cessent d’augmenter. En 2025, la haine envers les musulmans a bondi de 75% par rapport à l’année précédente. Ce n’est pas un hasard, les discours de haine, alimentés par des groupes comme AFO, gagnent en légitimité, ce qui nourrit la violence. Ces mêmes citoyens qui dénoncent la radicalisation « musulmane » ne semblent jamais se poser la question de ce qui se passe lorsque des Français « de souche » s’engagent dans des projets de guerre contre d’autres. Lorsque l’État et la justice n’interviennent pas avec la fermeté nécessaire, il devient de plus en plus difficile de prétendre qu’il existe un équilibre de traitement entre les communautés.
Alors, à tous ceux qui croient encore que le problème, c’est « l’autre », celui qu’ils désignent comme « l’envahisseur », je leur demande de regarder la réalité en face. En France, en 2025, quand des hommes blancs s’organisent pour commettre des attentats racistes, la réponse judiciaire est une plaisanterie. Deux ans de prison avec bracelet électronique. En France, si vous êtes blanc et que vous avez des intentions meurtrières envers une communauté, vous avez des chances d’échapper à toute véritable sanction. C’est ce que l’histoire semble nous dire aujourd’hui, et c’est terrifiant.
Il est temps d’ouvrir les yeux. Il est temps de comprendre que cette « légèreté » de la justice envers l’extrême droite n’est pas qu’un simple dysfonctionnement, mais le reflet d’un système qui, en réalité, tolère la haine. Il est temps d’arrêter de se contenter de dénoncer la radicalisation de l’autre sans se pencher sur celle qui gangrène la propre société française.
Je ne prétends pas détenir la vérité absolue, mais il me semble que nous avons un choix : accepter cette spirale de haine, cette montée en puissance des violences antimusulmanes, ou nous lever et lutter contre cette dérive avant qu’il ne soit trop tard. Ceux qui croient encore qu’une partie de la société est « supérieure » à une autre se trompent profondément. Mais peut-être est-il déjà trop tard pour que certains l’entendent. Pourtant, il est encore temps d’éveiller les consciences. C’est peut-être tout ce qu’il nous reste d’ailleurs.
Que nous soyons musulmans, noirs, blancs, ou d’origine étrangère, ce qui doit primer, c’est l’humanité, la justice et le respect de l’autre. Mais à ce rythme, il est difficile de ne pas perdre espoir dans un système qui semble plus intéressé à protéger les violences qu’à les combattre.
Réveillez-vous, citoyens. Il est encore temps de faire de ce monde un endroit juste et égalitaire, et de ne pas laisser ceux qui sèment la haine l’emporter.
Parce que la paix ne viendra pas d’une justice complaisante envers ceux qui promeuvent la guerre.
Et ce n’est pas simplement la France qui pratique ce deux poids, deux mesures. C’est la société occidentale dans son ensemble, hypocrite et satanique, qui permet cette dérive. Partout, des politiques qui prétendent défendre la démocratie, les droits humains et la liberté se complaisent à nourrir un système d’oppression global. Un système où, sous des apparences de « démocratie », la haine raciale et la violence sont tolérées si elles viennent de certains « bons » citoyens selon eux. Une société qui prône l’égalité tout en fermant les yeux sur l’injustice systémique. Une société qui se revendique humaniste, mais qui, dans ses actes, déshumanise ceux qu’elle considère comme inférieurs. Et pendant ce temps, les innocents continuent de payer le prix fort.
Manda CISSE