Les dirigeants africains ont pris l’engagement mercredi à Lomé, de « plaider » pour l’ »annulation » de la dette publique du continent, qui a connu une progression vertigineuse ces dernières décennies, à l’issue d’une conférence de trois jours de l’Union africaine sur le sujet.
Dans leur déclaration finale, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine ont affirmé leur « ferme engagement à plaider en faveur de l’annulation de la dette, au cas par cas, en tenant compte de l’incapacité de certains pays africains à honorer le service de leur dette ».
Ils ont reconnu que la dette publique en Afrique a « considérablement augmenté au cours de la dernière décennie, plaçant plus de 25 pays en situation de surendettement ou les exposant à un risque élevé de surendettement ».
Selon le directeur du développement économique, de l’intégration et du commerce de la Commission de l’UA, Patrick Ndzana Olomo, la dette publique africaine est passée de 436 milliards de dollars en 2010 à 1.130 milliards en 2024.
« L’état de la situation de la dette publique de l’Afrique, appelle à une intervention urgente, parce que la dette publique africaine s’est fortement accrue au cours de ces dernières décennies » a-t-il déclaré à l’AFP.
« Environ 2/3 des ressources sont consacrées au paiement des intérêts de la dette. De ce point de vue, on ne peut plus financer de manière aisée les projets structurants qui sont des facteurs importants pour accélérer la croissance et permettre à l’Afrique de se développer », a-t-il précisé.
Lundi à l’ouverture de la conférence, le président du conseil du Togo, Faure Gnassingbé, avait affirmé qu’en 2024 « l’Afrique a déboursé plus de 160 milliards de dollars pour le service de sa dette. Soit bien plus que ce qu’elle consacre à ses systèmes de santé ou d’éducation ».
Selon lui, « l’Afrique a besoin d’une nouvelle doctrine sur la dette. Une doctrine où l’endettement n’est pas considéré comme un mal en soi, mais comme un outil de transformation, à condition d’être bien utilisé et bien encadré ».
Les dirigeants africains se sont engagés mercredi à adopter une « position africaine commune sur la dette sous l’égide de l’Union africaine, afin d’en faire une stratégie de négociation et de présenter un front uni face aux créanciers et autres parties prenantes lors des négociations et discussions relatives à l’annulation de la dette du continent ».
Avec AFP