Mali : l’armée annonce sa progression vers Aguelhok, l’autre bastion des groupes armés

L'armée annonce sa progression vers Aguelhok, l’autre bastion des groupes armés. DR

Un mois après la prise de Kidal, l’armée a annoncé ce 18 décembre dans un communiqué sa progression vers Aguelhok, une autre ville stratégique des rebelles Touareg. En octobre dernier les autorités militaires maliennes avaient décrié la non rétrocession du camp de la ville par les casques bleus au début du processus de retrait de la mission onusienne. Alors qu’en 2012, les troupes maliennes ont subi une sanglante défaite contre les groupes armés dans cette ville désertique.

« Il est à noter que 2 de ces emprises (Aguelhok et Kidal) n’ont pas été rétrocédées comme convenu aux Famas » avait précisé le colonel Souleymane Dembélé lors de la conférence de presse du jeudi 02 novembre. Depuis ce départ précipité de la Minusma de ces deux zones stratégiques, l’armée malienne avait lancé une grande offensive pour reprendre Kidal, le 14 novembre.

Pour sa part la mission de l’ONU dont l’existence au Mali prendra fin ce 31 décembre, avait évoqué une multiplication des violences entre les différents protagonistes (Famas, Csp-psd, et Groupes armés terroristes),et des raisons de sécurité de ses personnels, elle a été contrainte de quitter, plus tôt que prévu, ces deux camps au nord du pays. Elle a indiqué, aussi, avoir des difficultés pour recevoir les autorisations de vol et déplacements de certains de ses camions de transports bloqués à Gao, et des engins explosifs qui ont créé des dégâts matériels dans ses convois.

La prise de Kidal

La reconquête de Kidal par l’armée malienne a été un succès hautement salué à l’intérieur du pays, près de dix ans d’absence de l’administration dans cette ville. Après de violents combats contre les mouvements armés signataires de l’accord d’Alger, réunis au sein du CSP-PSD, le drapeau malien est hissé dans la ville. Un gouverneur est d’ores et déjà nommé et installé dans ses fonctions au début de ce mois. Selon l’armée la ville reprend progressivement son ardeur d’antan, « le réseau GSM qui avait été saboté par les groupes armés terroristes a été rétabli et les activités économiques reprennent timidement dans la capitale de l’Adrar des Ifoghas, Kidal ».

 « Les secteurs de Tessalit et Kidal sont sous contrôle et les Fama continuent de consolider les acquis à Kidal avec l’arrivée des détachements de la Protection Civile, de la Police, de la Gendarmerie et de la Garde nationale » avaient notamment fait savoir les autorités militaires.

L’offensive sur Aguelhok

Après l’âpre bataille de la reprise de Kidal par les soldats maliens, les éléments du CSP-PSD se sont évanouis dans la nature, certains auraient quitté le Mali pour des pays voisins. Certains d’entre eux occupent-ils la ville d’Aguelhok en compagnie des terroristes ?

Aucune information ne corrobore une telle supposition, néanmoins l’armée a annoncé sa progression sur la ville d’Aguelhok sans faire mention d’aucun combat avec un groupe armé ou terroriste. Elle appelle seulement dans sa note de 3 petits paragraphes « la population au calme et à la sérénité ». Par contre depuis l’annonce de l’armée malienne de progression vers cet autre bastion de la rébellion touareg, aucune annonce des hauts cadres du CSP-PSD n’a été entendu pour l’instant.

Les maliens ont toujours à l’esprit l’épisode des 95 militaires sommairement exécutés à Aguelhok par les groupes armés.   

Dans un rapport datant de 2018, la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine, retrace le contexte sur les exactions commises contre les militaires maliens à Aguelhok : “Les Touareg s’allient en créant le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et déclenchent en janvier 2012 une offensive avec pour objectif l’indépendance de l’Azawad, la partie nord du Mali. Dans le sillage du MNLA, quelques groupes islamistes tels que AQMI et Ansar Dine participent également à l’offensive. “ 

“Rapidement, plusieurs localités du nord, et les postes militaires censés les protéger tombent aux mains de ces groupes. Les soldats maliens réclament plus de moyens afin de contenir cette offensive menée par des forces mieux équipées. La grogne s’intensifie dans le rang au fil des revers face à l’inaction des autorités maliennes. Le 24 janvier 2012, 95 militaires maliens sont désarmés et sommairement exécutés d’une balle dans la tête à Aguelhok. »

Mohamed Camara / Malikonews.com

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