Le ministre des Mines, Pr. Amadou Keïta a évoqué, en marge de la 7ème session ordinaire du comité de supervision de l’initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE-Mali), la création de la Société de Recherche et d’Exploitation des Ressources minérales du Mali (SOREM-Mali SA). Cette session qui s’est tenue hier jeudi 11 avril sous la présidence du premier ministre, permettra de faire le point de l’état d’exécution des recommandations de la session précédente.
Cette rencontre était plus qu’une simple session ordinaire. Ce cadre était propice pour jeter les bases d’un nouvel élan. Parmi les perspectives, le ministre des mines a annoncé la création prochaine d’une Société de Recherche et d’Exploitation des Ressources minérales du Mali (SOREM-Mali SA). La tenue de cette 7ème session ordinaire du comité de supervision de l’Initiative pour la Transparence des Industries extractives (ITIE-Mali) a permis également de faire le point de l’état d’exécution des recommandations de la session précédente et de porter à un niveau stratégique, le débat sur les questions de transparence et de bonne gouvernance dans les industries extractives au Mali.
Dans son allocution, le chef du département chargé des mines a fait un état des lieux du processus de validation de l’ITIE au Mali qui a connu 5 processus de validation entre 2011 et 2023. Le ministre est également revenu sur les difficultés financières rencontrées, dues essentiellement aux textes de création et d’organisation, à la gestion des cadastres et des titres miniers. Les difficultés sont aussi dues à la remontée des informations en provenance des collectivités territoriales et aux écarts constatés entre les déclarations des sociétés et celles des structures de l’Etat.
Le Premier ministre, Dr. Choguel Kokalla Maïga qui a présidé l’ouverture de ladite session a rappelé que ‘’cette session se tient dans un contexte marqué par la relecture de la loi portant code minier en République du Mali et de celle relative au contenu local’’. Il a, par la suite, ‘’réitéré l’engagement des autorités de la transition à accompagner toutes les parties prenantes pour une mise en œuvre réussie de la norme ITIE au Mali’’. Le chef du gouvernement n’a pas manqué d’inviter les partenaires de l’ITIE à un examen ‘’objectif et rationnel’’ du processus de validation lors de la présente session.
L’apport du secteur minier dans l’économie malienne
Il faut noter que, selon les données de la primature, le secteur minier représente 82% des recettes d’exportations du Mali, 21% des recettes fiscales de l’Etat et 1% des emplois créés. Selon le rapport ITIE 2021, rapporté sur la page Facebook de la primature, ‘’en 2021, le secteur a rapporté environ 395 milliards de FCFA à l’économie nationale et 10 autres milliards de FCFA en termes de patente dans les régions minières. Il a notamment contribué pour 10% au PIB du Mali’’
Il ressort de cette session que, ‘’le plan de travail annuel 2024 a été élaboré et validé en tenant compte des priorités dans le secteur extractif. Le coût de ce plan, qui se veut réaliste, se chiffre à 420 millions de FCFA. Il est financé à hauteur de 60% par le budget national et reste conforme aux exigences de la norme ITIE’’.
Depuis son adhésion à l’ITIE en 2007, le Mali a procédé, précise le ministère de tutelle, ‘’à la publication de quinze (15) rapports ITIE couvrant autant d’années fiscales qui ont enregistré une amélioration progressive malgré les crises répétitives. En plus des données économiques, ces rapports ont mis en évidence des informations contextuelles sur le secteur extractif, notamment le contenu local, le développement communautaire en termes de responsabilité sociétale des entreprises, la déclaration des bénéficiaires effectifs, les statistiques de production et d’exportation des minerais’’.
Lancée en 2003 pour lutter contre l’opacité et la corruption au niveau de l’exploitation des ressources naturelles et minérales dans de nombreux pays, l’ITIE se présente comme un cadre mondial volontaire qui vise à promouvoir la transparence et la redevabilité dans le secteur des industries extractives. Elle a pour objectif principal de garantir que les revenus générés par l’exploitation des ressources naturelles, tels que le pétrole, le gaz, les minéraux et le bois, bénéficient de manière équitable à la population du pays hôte.
Adama Tembely/ ©️ Malikonews.com